Fernando PESSOA : Ode maritime
Publié le 24/09/2012
Extrait du document
Romancier, il se fût délivré de ses hantises en des personnages et des scènes de fiction : il choisit de le faire sur le plan de la création poétique absolue, en mettant au monde des projections de lui-même, chacune d'elle dotée d'un nom, d' un état civil, d'un caractère et d'un style propres. C'est ainsi que naquirent (...) ces trois poètes distincts(...) qu'il nomma ses " hétéronymes " : Alvaro de Campos, Alberto Caiero, et Ricardo Reis. « et, à propos de l'Ode maritime : ...
«
Fernand o Pessoa.
Pho to coll.
d e Um caslre.
En mai 1907 , Pessoa écrivait dans son Journ a l : « Je suis di
versement autre qu'un
seul moi : dont je ne
suis d'ailleurs pas sûr
de l'existence
(et s'il
ne se rait pas ces
autres-là).
» .
P essoa
vécut jusqu 'au bout
cette « automultipli
cation » : on lui con
naît 72 pseudonymes!
Le livre
Un voyage intérieur
A
lvaro de Campos , un des multiple s avatars de Fernando
Pe ssoa, contemple, se ul sur un quai , l'entrée au p ort d'un
p aqueb ot.
ll lai sse aller son esprit à la rêverie .
Bercée par le flux
et le reflux des vagues, son ima gination le tran s porte dans
d'autre s lieu x et d'autre s temp s, au gré des so uvenir s et des
se nsa tion s.
Emporté par ces allée s et venue s
de son âme , Alvaro
de Campo s lance à la mer un appel boulever sant , clamant à ses
marin
s, ses pirate s, à ses vaissea ux et à ses îles lointaine s l'ex cès
de son désir.
Mais, lor sque
la temp ête intérieure cesse et que
revient
l'accal mie, il ne reste plus au voyage ur imaginaire que le
s ilen
ce e t l a so litud e.
Alvaro de Camp os voit alors un autre
b a
teau , prêt cette fois à quitter l e port . ..
L'errance sensualiste d'une subjectiv ité
L '
Ode maritim
e , que Pe ssoa publi a dan s la re vue " .Orf eu "
so us le n o m d ' Alvaro de Campos, en 1915 , con nut
d'abord un suc cès de sca ndale .
Mai s, si ce poème où l'au teur
lai sse éclater toute
l'outr ance de ses désirs scandali sa certa in s,
le s pro che s du poète ne s'y méprirent pas.
Ils y virent une des
œ uvre s majeure s de
Pe ssoa, un manife ste de son esthétique.
Par
ses pulsion s perver ses, Alvaro de Campos, le double littéraire
le plu s prolixe de
Pessoa, manife stait sa conformité à
sa devi se :
« Tout sentir de to ute s le s mani ère s.
» C ar, pour lui comme po ur
Pessoa, tout sentir , c' est au ss i se faire sans cesse autre que
soi -même , c'est expérimenter d 'autres subj ectivité s.
Lorsque
Alvaro de Campos appelle de ses vœux les outrages des marin
s,
c'est pour prendre la place de to ute s les victimes outragées par
ces homme
s.
Lorsqu'il réclame de nouveaux voyages, c'est pour
multiplier encore ses identit és.
Pour Pessoa, le monde extér ieur
est une réalité intérieure .
Le voyage d
'Alvaro de Campo s ne
p eut do nc être qu'un voyage psyc hique .
Mai s pour que toutes
le s se nsa
tions soient expérimentées, il doi t être aussi un voyage
se nsuali ste de per son ne en per sonn e.
L e ret our à la quotidien
neté, celle du sil en
ce et d e la solitude d'un e identité unique,
la fin dù voyage , n 'interviennent que lors que les se ns, trop
éprouvés , se sont tus..
»
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