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Fiche de lecture André Burguière

Publié le 27/05/2014

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André Burguière, Bretons de Plozévet, Flammarion, 1975, pp. 271-304. Cet extrait est le chapitre 6 de l'ouvrage d'André Burguière. André Burguière est un historien français né en 1938, à Paris. Il a été directeur d'étude à l'Ecole des hautes études en sciences sociales. Il a contribué au développement de l'histoire du corps, de la santé et des relations familiales dans certains travaux qui ont permit à plusieurs auteurs, comme Philippe Ariès, d'écrire des ouvrages devenus célèbres. En 1970 et en 1971, il a été le producteur de deux émissions de radio consécutives : « Au carrefour des sciences de l'homme », et « Les chemins de l'histoire ». Cet ouvrage est un récit de recherche dans lequel André Burguière décrit l'évolution de la scolarité dans une petite ville de Bretagne. Plusieurs chercheurs ont entrepris des enquêtes à Plozévet, afin d'observer le phénomène scolaire qui s'y produit. Mais, aucun n'a pu trouver les résultats qu'ils attendaient car ils ont trouvé un cas excellent, sans défaut flagrant, or, tout chercheur souhaite trouver un exemple moyen, lui permettant d'en tirer des conclusions générales. Les Plozévetiens expliquent ce grand nombre de bons élèves par des causes naturelles, l'air et la terre de Plozévet aurait des vertus particulières qui doteraient les élèves de capacités spécifiques à l'école. Un miracle scolaire En réalité, ce phénomène de réussite scolaire est dû à nu député-maire de Plozévet, Georges Le Bail. Ce dernier avait annoncé résoudre les problèmes scolaires lors de sa campagne électorale. Lors de son mandat, il a choisi de tout misé sur l'éducation, et non sur l'économie. Mais, ce phénomène est assez récent, il a dont été rapide. En effet, il n'y avait aucune école à Plozévet à la fin de l'Ancien Régime alors qu'il y en avait déjà plusieurs dans les villes voisines. A la fin du XVIIIème siècle, la Révolution des « lumières » fait son apparition. Cette révolution a pour but d'améliorer les conditions d'éducation dans les villes plus grandes, mais celle ci n'a pas aidé les plus petites villes comme Plozévet. Cette dernière s'est donc retrouvé avec un fort taux d'analphabétisme, toutes les petites écoles ferment. Pendant cette période, le Directoire départemental met en évidence l'ignorance des habitants des campagnes, ainsi que leur incapacité à parler correctement le français. A partir de ce constat, des « instituteurs de la langue française » ont été envoyés dans les campagnes, c'est grâce à cette mesure que Plozévet a obtenu son premier maître. L'arrivée de ce maître n'a pas été appréciée, les habitants auraient préféré avoir affaire à un homme de leur ville. Malgré ce mépris, l'enseignement qu'il a apporté semble avoir fait effet sur les élèves. L'impact qu'a eu ce maître sur Plozévet à été limité, mais, il a suffit à donné une image préconçue des enseignants de cette époque aux habitants. Tout d'abord, ils voient les instituteurs comme un représentant de la lutte contre le breton, qui est le principal objectif de l'école laïque. Mais, ils le voient aussi comme un représentant de la République, ce qui les rassure. Mais, suite à cela, Napoléon arrive au pouvoir et, son gouvernement laisse de côté le souci de l'école primaire et, Plozévet ayant connu que peu de temps l'institution scolaire, il lui est impossible de prendre des initiatives seule pour rétablir l'école. De plus, Plozévet se retrouvant avec peu de ressources financières, les habitants en peuvent dépenser dans l'éducation, d'autant plus qu'ils ne peuvent renoncer aux enfants capables de travailler afin de ramener de l'argent à la famille. A cause de l'analphabétisme important, du manque de maître et du manque d'écoles, le Finistère devient l'une des premières régions à avoir un cas aussi grave. En 1833, le gouvernement d&eacut...
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« loi Guizot impose l'instauration d'une école primaire dans toutes les communes de plus de 500 habitants, financées par l'Etat.

C'est à cette date qu'est associée la naissance de l'école primaire.

Cependant, à Plozévet, et dans d'autres villes, l'école n'est installée qu'en 1837 et dans une vieille bâtisse.

Le conseil municipal s'en plaint, mais refuse de dépenser de l'argent pour amélioration les conditions de classe.

Pourtant, en 1845, le préfet écrit au maire de Plozévet pour l'obliger à isoler la salle de classe de la pluie, mais, il faudra attendre 1861 pour qu'une nouvelle école soit construite.

Les années suivantes, la réputation de l'école n'est pas très bonne, les enseignants sont peu qualifiés et mal payés.

De plus, sa fréquentation est faible et stable de 1833 à 1860.

Par exemple, en 1856, 27 enfants entre 7 et 13 ans vont à école, et 426 ne sont pas scolarisés.

En 1863, l'arrivée de deux religieuses en tant qu'enseignantes fait augmenter le nombre d'enfants scolarisés.

Une nouvelle école est construite.

En 1877, 99 garçons sont scolarisés pour 45 filles.

De plus, la municipalité a engendrer de nombreux frais pour l'école.

La hausse de la fréquentation de l'école a entraîné une amélioration des résultats.

Les religieuses ont apporté un enseignement conformiste, religieux, mais, elles apportent de la nouveauté avec, par exemple, des cours pour les adultes le dimanche ou, en assistant les pauvre et les malades.

La hausse de la fréquentation de l'école est aussi due à l'augmentation de la démographie liée à l'agrandissement du bourg, jusqu'à devenir un réel centre ville avec une population permanente et non plus saisonnière.

Le but de Plozévet, en s'intéressant autant à l'école, est de permettre aux enfants une ascension sociale, et leur permettre de s'installer définitivement en ville. Le baillisme à l'école : A cette époque, l'instauration de la laïcité fait de l'école un réel problème politique.

De plus, la municipalité se bat contre les écoles religieuses et demande la construction d'une nouvelle école de garçon, qui sera réalisée en 1881.

Cependant, la loi instaurant l'école obligatoire n'a pas modifié radicalement les effectifs.

En effet, avant la mise en place de cette loi, en 1875, le nombre d'élèves variait entre 89 et 139 sur une année, et, une quinzaine d'année plus tard, les élèves étaient 200 inscrits mais seulement 164 étaient présents.

Ceci étant plus visible au printemps, lorsque les parents ont besoin de leurs enfants pour travailler dans les champs.

C'est à cette époque que Georges la Bail a pris la continuité de son père, Lucien le Bail.

C'est à lui qu'est associé la réussite de tous les actes entrepris en faveur de l'école car il est l'un de ceux qui s'y sont le plus intéressé.

En effet, il a parlé de l'école sous tous ses aspects.

Pour lui, le but de l'éducation était de transmettre aux enfants le goût de la patrie, de la laïcité et de la République.

Tous les individus doivent adhérer à la République.

De plus, il estime que l'enseignement scolaire doit être en majeure partie pratique et, pour cela, il préconise l'allègement des programmes et l'adaptation de la formation de maîtres.

Par exemple, à Plozévet, l'enseignement devait être essentiellement agricole : les élèves sont préparés au concours agricole, des promenades dans la nature sont organisées afin de leur apprendre la taille des arbres etc.

Cependant, après la première guerre mondiale, toutes ces pratiques ont disparu.

Mais, Georges le Bail critique le nouveau système.

En effet, il leur reproche à l'enseignement d'être uniforme, commun aux villes et aux campagnes, ce qui défavorise les élèves des campagnes qui n'ont pas les ressources culturelles.

Pour remédier à cela, Georges le Bail voudrait diminuer la part de culture générale pour rajouter de l'enseignement pratique, ce qu'il appelle le « préapprentissage avant l'apprentissage ».

Mais, rien de ce que Georges le Bail prévoyait ne correspondait aux attentes de la commune vis à vis de l'école publique.

En effet, Georges le Bail voit dans l'école un moyen de « rattrapage social », alors que, son père, y voyait un moyen de s'instruire.

Cependant, ses idées fonctionnent, les effectifs de l'école de garçons passent de 230 à 400 en 1910, et ceux de l'école des filles passent de 100 à 325.

Malgré tout, le succès scolaire de Plozévet n'est pas dû à l'investissement financier des conseillers municipaux qui ont montré beaucoup de réticences quant à l'intérêt de l'école.

Cette situation est fréquente en France, les communes veulent bénéficier de bienfaits de l'école mais sans contribuer aux frais.

Ceci est dû au fait que les conseillers municipaux faisaient partie des plus aisés de Plozévet, ils étaient donc déjà scolarisés et payaient beaucoup d'impôts, l'école représentait, pour eux, plus une charge financière. »

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