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Fiche de lecture Bouvier - L'usage du monde

Publié le 04/03/2016

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Nicolas Bouvier, L'usage du monde (1963) Auteur & œuvre Nicolas Bouvier né en 1929 à Genève et y meurt d'un cancer en 1998. Son père étant bibliothécaire, il lit dès 6 ans Jules Verne, Stevenson, Jack London et Henry Michaux, ce qui lui donne très tôt le goût du voyage. Il suit néanmoins des études de lettres et de droit, et s’initie au sanskrit et à l’histoire médiévale. Il semble alors promis à une brillante carrière universitaire. Cependant après ses deux licences à l'université de Genève, en droit et en lettres, il choisit de prendre la route. En 1946, à 17 ans, il part déjà seul pour l’Europe du Nord. Puis l'été 1953, à bord de sa Fiat Topolino avec son ami peintre Thierry Vernet (1929-1993), les deux amis partent en direction de l’Inde. Ils découvrent la Yougoslavie, le Japon, l'Afghanistan, le Pakistan, l'Inde et Ceylan. Ces six mois de voyage à travers les Balkans, l'Anatolie, l'Iran puis l'Afghanistan donneront naissance à l'un des grands chefs-d'oeuvre de la littérature « de voyage », L'Usage du monde, documenté en dessins et croquis par son ami T.Vernet, qui ne sera publié que dix ans plus tard. Père fondateur du « travel writing » moderne, Bouvier réussit à écrire un pur récit de voyage, dans...
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« Bouvier refuse les conventions imposées par la société.

Le voyage, si l'on l'appréhende comme il le faut, n'est que synonyme de liberté. En effet, le voyage procure des émotions, perceptibles rien qu'à travers du thé, des cigarettes, du silence ou autant d'autres choses simples partagées avec les habitants des lieux visités. Pour Bouvier, l'exemple à suivre serait celui de l'homme qui, sans même passer prendre une chemise, accompagne les deux voyageurs pendant plusieurs semaines. La destruction et la construction d'un homme Partir signifie prendre un risque ; les moments difficiles seront les bienvenus, ils construisent le voyageur : « La vertu d’un voyage, c'est de purger la vie avant de la garnir.

» Voyager est donc pour Bouvier un exercice de l'esprit qui nous rappelle que l'on n'est rien.

« Si on ne laisse pas au voyage le droit de nous détruire un peu, autant rester chez soi ».

Le voyage déracine, détruit, puis reconstruit.

Ce voyage selon Nicolas Bouvier, bien différent du tourisme ou du loisir, n’est néanmoins pas une fuite de soi, mais bien plutôt une quête. A la fin de l’œuvre, le voyageur arrivé à son but et émerveillé par la splendeur du paysage écrit ceci : « Ce jour-là, j’ai bien cru tenir quelque chose et que ma vie s’en trouverait changée.

Mais rien de cette nature n’est définitivement acquis.

Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs.

Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu’on porte en soi, devant cette espèce d’insuffisance centrale de l’âme qu’il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement, est peut-être notre moteur le plus sûr ».

Cette quête est infinie, le désir de voyager ne peut jamais être satisfait.

L'image du vide employé par Bouvier et à relier avec la pensée de la Mort, car pour lui, voyager c'est apprendre à mourir. Alors qu'il avait ouvert avec une citation de Shakespeare « I shall be gone and live, or stay and die », il conclut avec une citation d’Emerson : « une fois ces frontières franchies, nous ne redeviendrons jamais plus tout à fait les misérables pédants que nous étions ».

Le voyage, quête de soi et de la diversité de l’Autre, laissera à l'homme qui l'entreprend une trace ineffaçable, un trésor imprenable.. »

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