Fiche de lecture : « Éloge du carburateur. Essai sur le sens et la valeur du travail » de Matthew B. Crawford

Dans cette perspective, l'auteur fait l'éloge du travail manuel. Le travail pseudo intellectuel contemporain ne permet généralement plus d'atteindre les objectifs inhérents à un travail digne. Mais dans les domaines professionnels qui ont résisté au processus décrit ci-dessus, il reste des emplois qui continuent à favoriser pleinement le déploiement des capacités humaines.  En 2006, le Wall Street Journal se demandait déjà si le travail manuel qualifié n'était pas en train de devenir l'une des voies privilégiées pour accéder à une vie confortable, tant sur le plan matériel (pensez à votre plombier...), que sur le plan existentiel: en effet, la satisfaction qu'un individu éprouve à manifester concrètement sa propre réalité dans le monde par le biais du travail manuel produit chez lui une certaine tranquillité et une certaine sérénité. Le travail manuel implique circonspection et capacité d'adaptation, un travail d'être humain et pas un travail de machine ou d'idiot, un travail qui permet l'exercice de toutes les facultés. Pour l'auteur, philosophe et réparateur de moto, les pratiques qui consistent à construire, entretenir et réparer les objets matériels peuvent véritablement être facteurs d'épanouissement humain, car ce sont des activités complètes, qui font appel à l'ensemble de nos facultés (compréhension et action sur le monde, forme d'autonomie et de responsabilité).