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Fiche de lecture : la Révolution industrielle de Patrick Verley

Publié le 31/08/2012

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On a longtemps dit que dans les sociétés pré-industrielles, 70 à 80% de la population était nécessaire pour assurer la subsistance de la population ; pour que l’industrie puisse se développer, il fallait une forte augmentation de la productivité de cette dernière pour qu’une part de la main d’œuvre soit disponible. En réalité, la main d’œuvre agricole était souvent sous-employée (notamment en hiver),et elle était fréquemment employée à des tâches de type industriel. Franklin Mendels, inventeur du terme de proto-industrialisation pense qu’une organisation précise s’était développée, mélant le travail à façon rural, les ateliers urbains, sous la direction d’un entrepreneur urbain. La main d’œuvre rurale avait l’avantage d’être peu coûteuse (ce travail étant un revenu d’appoint). Ce système permettait d’échapper aux règlements des corporations. La proto-industrie se distinguait de l’artisanat rural en ce qu’elle produisait pour un marché national, voire international. Mais il ne faut pas imaginer les villes nécessairement étouffées par des règlements corporatifs. Une ville récente comme Birmingham n’était pas soumise au système corporatif.

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« ne s'agit en fait que d'une amélioration technique dans un processus industriel déjà ancien.

L'usine existe déjà au 18e siècle L'apparition de l'usine a dans l'historiographie, été liée à une forme supérieure dans l'évolution de l'organisation du travail .

Certains équipements auraient exigé degrandes structures et le regroupement des ouvriers sur un même lieu.

En réalité, les concentrations de travailleurs sont antérieures à ces nécessités techniques : lespremières grandes usines apparaissent dans le travail de la soie au 18e ; L'entreprise Oberkampf a 1000 ouvriers à la veille de la Révolution : c'est un moyen deprotéger les secrets de fabrication, de discipliner les travailleurs.

Mais quand le système de la proto- industrie se révèle plus intéressant, il se maintient jusqu' à la findu 19e.

La fabrication des vètements et des chaussures reste artisanale jusqu'à la guerre de 14 en France.

Tout au long du 19e siècle, il y a peu de géants industriels : la construction mécanique est plus du domaine de l'atelier que de l'usine.

Dans un premier temps, lesouvriers continuent à être payés à la tâche et le salaire peut varier fortement en fonction de la machine utilisée, ce qui provoque des réactions.

En réalité jusqu'à la findu 19e siècle, l'ouvrier n'est pas payé pour son travail, il " vend " la marchandise fabriquée.

La nation, un cadre pertinent d'étude ? La réflexion sur la Révolution industrielle a été traditionnellement menée dans le cadre des nations, chacune se situant par rapport à la Grande Bretagne, premierpays à développer l'industrie moderne dans un monde qui ne la connaissait pas.Le décalage pourrait s'expliquer par la difficulté du transfert technologique ; dans la sidérurgie notamment, la réussite dépendait du savoir-faire ; l'adoption destechnologies anglaises nécessita le déplacement des hommes, qui venaient en stage ; en période de guerre, cela devenait difficile.

En outre, les Anglais pratiquaient lesecret : l'exportation de machines fut interdite jusqu 'en 1843.

Mais il existait des filières pour les machines et pour les hommes, car en général les machines étaientvendues accompagnées d'un technicien capable de la faire fonctionner.

Après 1843, les constructeurs de machines anglais se lançèrent dans une politique dedéveloppement à l'étranger, vers la Russie, la Norvège et même le Japon.Au milieu du 19e , les ingénieurs français et belges avaient acquis un bon niveau de compétence et diffusèrent à leur tour leur savoir-faire vers l'intérieur et le sud ducontinent.

A l'intérieur de ces nouveaux pays industriels , la diffusion technologique fut très lente, car l'existence de quelques entreprises industrielles modernes nesignifiait pas du tout une industrialisation de l'ensemble du pays.

Autre explication : jusqu'au 18e siècle, les pays européens possédaient tous un domaine d'excellence, et les Britanniques eurent au début de l'industrialisation unesupériorité dans trois domaines : les machines textiles, la sidérurgie au coke et la machine à vapeur.

Ce schéma ne se retrouve dans aucun autre pays européen : enAllemagne, par exemple, l'industrie lourde se développe des décennies après la modernisation de l'industrie textile.

Les historiens russes se sont attachés à montrer lesdissemblances entre l'industrialisation des divers pays.

L'historiographie récente s'attache à montrer les ressemblances entre les situations des divers pays.

Une des voies prometteuses consiste à envisager le cadre régional plutôt que national.

: en effet le cadre national n'existait pas toujours ou a changé (comme enBelgique) ; en Allemagne, il est vain de vouloir donner une date au début de l'industrialisation, car en réalité, les régions ont démarré à des dates différentes ; c'est lamême chose en Autriche - Hongrie ou en Italie.

Il est donc difficile de tirer une conclusion.

Le terme " révolution industrielle " ne convient certainement pas, car il ne s'agit pas d'une révolution et les transformationsne se limitent pas à l'industrie.

Toute la société et toute l'économie furent concernées.Un grand mouvement de croissance des activités manufacturières s'affirma dès la fin du 17e siècle.

Dans tous les pays, la production industrielle augmenta ; lemoteur de cette croissance était le dynamisme de la demande de biens de consommation.

Elle eut pour conséquence la modification des techniques, en vue de gainsde productivité.

Mais la croissance se heurtait à la faiblesse des revenus populaires ; d'où la tentative de développer un marché international, ce qui avec les progrèsdans les moyens de transport devenait possible à l'échelle du monde. »

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