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FICHE DE LECTURE: LE SILENCE DE LA MER DE VERCORS

Publié le 05/06/2011

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En 1941, sous l'occupation allemande, un vieil homme vit avec sa nièce dans un village de l'Ouest. Werner von Ebrennac, officier ennemi, réquisitionne une de leurs chambres. Et ce « soldat «, cultivé et correct, musicien et sensible, sincère admirateur de notre pays, s'efforce de faire partager à ses « hôtes «, qui veulent ignorer sa présence, ses convictions et sa foi. Face à un silence sans appel (celui même de la France), il n'arrive à gagner ni la confiance du vieil homme ni l'amour de la jeune fille ; pis, il voit son espoir trahi, bafoué par ses supérieurs. Alors il choisit la guerre, désespéré mais soumis, partant « servir « avec le sentiment de la mort.

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« pays n'y apparaissent pas de manière simpliste comme des ennemis héréditaires, mais comme entretenant une sortede complémentarité mutuelle qui les voue à la direction intellectuelle et morale de l'Europe.

Il s'agit de la vastefresque romanesque Jean-Christophe (à partir de 1906) de Romain Rolland, et de Siegfried (1932), oeuvre théâtralede Jean Giraudoux.

Mais ces deux oeuvres sont marquées, celle de Romain Rolland par l'idéalisme, celle de Giraudouxpar l'humour délicat.

C'est que le visage de l'Allemagne n'était pas encore défiguré par le nazisme. La France et l'Europe en octobre 1941 Octobre 1941, date de rédaction du Silence de la mer), est sans doute le fond de l'abîme pour ceux qui croient en lajustice et en la liberté.

En effet : a/ MilitairementL'Europe est pratiquement tout entière sous la botte de l'armée allemande qui apparaît invincible.

Après avoirconquis tout le Bassin méditerranéen, les Allemands ont disloqué l'Armée Rouge et sont aux portes de Moscou et deLeningrad.En Afrique, les troupes de Rommel, avançant irrésistiblement, sont aux frontières de l'Égypte et amorcent unemanoeuvre en tenaille vers le Moyen-Orient.Les États-Unis ne sont pas encore entrés dans le conflit et l'Angleterre, comme acculée dans son île, est confinéedans une résistance sans espoir. b/ PolitiquementLe régime de Vichy, sous la conduite du maréchal Pétain et de l'amiral Darlan qui a succédé à Laval, mène unepolitique cauteleuse qui aboutit à une acceptation de fait de collaborer avec l'occupant.

Les persécutions contre lesjuifs ont commencé (ouverture du sinistre camp de Drancy).

Des actes de résistance isolés contre les troupesallemandes entraînent de sanglantes répressions.L'atmosphère dominante est caractérisée par le découragement, la lâcheté, l'opportunisme souvent déshonorant.

Lafierté de la France est abattue, et a fait place à l'apathie.

Le souci dominant et presque exclusif : ne pas tropsouffrir du froid et de la faim. Urgence de l'oeuvreDans ce contexte, Le Silence de la mer prend tout son sens, celui d'un appel à la dignité et à l'espérance et ladésignation claire de l'adversaire : non l'Allemagne en tant que peuple, mais le nazisme, ennemi de l'Esprit, négateurdes valeurs humanistes qui expriment la personnalité de la France et qui veut transformer l'homme en esclave (p.56), sur le modèle de ce que le peuple allemand est déjà devenu (p.

58). 2.

L'oeuvre : architecture, mouvements, personnages 1.

Structure généraleElle consiste essentiellement en un monologue : celui de Werner von Ebrennac, coupé par de courts passagesnarratifs.

Le récit est daté : il va de novembre 1940 à la fin de l'été suivant, le temps pour l'officier de se révélerprogressivement et pour ceux à qui il s'adresse de vivre leur évolution intérieure.

La progression du récit estdéterminée par les apparitions successives de l'officier, les unes brièvement évoquées, les autres donnant lieu audéveloppement du monologue, lui-même coupé de silences révélateurs. 2.

Le découpageSi l'on excepte la brève mise en situation (pp.

19-20), l'action connaît trois temps : a/ Du début à la p.

26L'officier en uniforme ; situation encore conventionnelle ; un occupant poli, face à des civils sur la défensive. b/ De la p.

26 à la p.

47 (la partie la plus longue) L'officier s'est dépouillé de son uniforme ; le militaire est redevenuun homme qui tente de vivre un rêve : oublier la guerre, satisfaire un désir éperdu de dialogue, désir quis'approfondit par une série de touches délicates.Face à lui, une jeune fille interdite, puis de plus en plus bouleversée, et éprouvant de plus en plus de peine à ledissimuler. c/ De la p.

47 à la p.

59Effondrement du rêve.

La réalité (c'est-à-dire la guerre) reprend ses droits.

Le rythme du récit s'accélère.

L'uniformeréapparaît.

Fureur impuissante de l'un, désespoir muet de l'autre.

Le mot « Adieu)) sera le seul échange verbal (p.59) entre la jeune fille et l'officier.

Le dialogue, en somme, se réduit au constat de son impossibilité.

Comme pour. »

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