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Fiche de lecture : LETTRES de Mme de SEVIGNE

Publié le 15/07/2011

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Mme de Sévigné en son temps. 

Il ne faut pas oublier, lorsqu'on étudie les lettres de Mme de Sévigné, que celle-ci n'a été à aucun titre, de son vivant, un « auteur «, et que son « oeuvre « ne s'est constituée comme telle qu'à partir de 1725.

a/ Les, lettres à Mme de Grignan

Les quatre cinquièmes des lettres que nous avons

conservées sont adressées à Mme de Grignan. Il s'agit là d'une correspondance strictement privée : «Ce n'est jamais pour d'autres [...] que je les écris [...]. Il me semble que nous sommes à un degré de parenté qui ne donne point de curiosité« (18 novembre 1671; lettre 16). Un intime peut parfois lire par-dessus l'épaule de la Marquise ce qu'elle vient d'écrire avant d'y ajouter quelques mots ; Mme de Grignan peut montrer à certains de ses proches tel ou tel fragment de lettre qui ne leur était pas...

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« directement destiné — mais sa mère la trouve «bien plaisante »d'agir ainsi. Ilfaut des circonstances exception nelles pour que le cercle des lecteurs — ou des auditeurs — s'élargisse un tout petit peu : Mme de Sévigné trouve une nouvelle fois sa fille « trop plaisante d'avoir lu en public (sa) relation des Chevaliers» (19 janvier 1689), mais elle sait très bien qu'une telle lecture ne pouvait que contribuer au prestigede M. de Grignan, qui venait justement d'être promu chevalier (cf. p. 163, note 3). Souvent achevées — pour ne pas dire interrompues — trop hâtivement pour être corrigées, àplus forte raison pour être recopiées, les lettres àMme de Grignan ont été conservées en Provence et, très longtemps, n'ontpu être connues du public. b/ Les lettres adressées àd'autres correspondants Mais, dira-ton, les lettres adressées à d'autres corres pondants ? Et en particulier ces morceaux sibrillants et si souvent cités : la relation à Coulangesdes péripéties de «l'histoire romanesque de Mlle et de M. de Lauzun »(voir les lettres 40 et 41, pp. 134-137) ou la lettre dite des foins adressée au même Coulanges (22 juillet 1671 : «Savez-vous ce que c'est que faner ? »). De telles lettres ont sans doute, suivant la coutume du temps, circulé dans les salons.

Mme de Coulanges rapporte à la Marquise (10 avril 1673) que Mme de Thiangeslui a envoyé un laquais la prier de lui communiquer « la lettre du Cheval de Mme de Sévigné,et celle de la Prairie » (lettres aujourd'hui perdues) ; unfragment de lettre de Mme de Sévigné à son cousin Bussy-Rabutin fait, en même temps qu'une lettre de Bussy lui-même, l'objet d'une lecture publique à l'hôtel de Guise en 1687. Si elle se met volontiers au diapason de correspondants plus réputés qu'elle pour leur plume ou plus en vue dans le monde, jamais Mme de Sévigné ne songe à une possible publication. Bussy-Rabutin lui fait-il part d'annexer quelques- unes des lettres qu'elle lui a adressées aux Mémoires manuscrits qu'il présente au Roi pour sa justification ? Elle s'alarme aussitôt : « Mais, mon cousin, vous me mandez. »

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