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FONTENELLE: Entretiens sur la pluralité des mondes

Publié le 18/11/2010

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Fontenelle aura vécu, longévité exceptionnelle pour l'époque, une vie de centenaire, à cheval sur deux siècles. La Bruyère, son adversaire dans la querelle des Anciens et des Modernes l'a dépeint avec perfidie dans ses Caractères, sous les traits de Cydias: «Cydias [est] bel esprit: c'est sa profession [...]; uni de goût et d'intérêt avec les contempteurs d'Homère, il attend paisiblement que les hommes détrompés lui préfèrent les poètes modernes ; il se met en ce cas à la tête de ces derniers, et il sait à qui il adjuge la seconde place ; c'est en un mot, un composé du pédant et du précieux, fait pour être admiré de la bourgeoisie et de la province, et en qui néanmoins on n'aperçoit rien de grand que l'opinion qu'il a de lui-même.«

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« (Premier soir) En ayant recours à la métaphore de l'opéra, Fontenelle poursuit au moins deux objectifs : le premier est de fairecomprendre à la Marquise que nous voyons le monde autrement qu'il n'est ; ce qui apparaît au spectateur d'unepièce n'est qu'une représentation qui masque la réalité des coulisses : «[...] qui verrait la nature telle qu'elle est, ne verrait que le derrière du théâtre de P Opéra.» (Premier soir) À partir de là, Fontenelle expose le second point de sa démonstration : ce que nous voyons du ciel, eirlparticulier les visions merveilleuses que nous avons des astres, ne doit pas nous masquer le fonctionnementscientifique et mécanique de l' univers : «On veut que l'univers ne soit en grand que ce qu'une montre est en petit, et que tout s'y conduise par desmouvements réglés qui dépendent de l'arrangement des parties.

Avouez la vérité.

N'avez-vous pas euquelquefois une idée plus sublime de l'univers et ne lui avez-vous point fait plus d'honneur qu'il ne méritait ?» (Premier soir) 2.

UN PLAIDOYER POUR LE PROGRÈS Les Entretiens sur la pluralité des mondes ne sont pas uniquement un brillant traité de vulgarisation.

Fontenelle y expose aussi, dans les leçons qu'il donne sur l'univers, ses idées sur la connaissance, la science et le progrès. Le premier de ses soucis, celui que l'on retrouve dans l'Origine des fables ou l'Histoire des oracles, est de combattre l'obscurantisme en dénonçant l'irrationnel.

Expliquer le fonctionnement scientifique de l'univers participe de ce projetet c'est à dessein qu'il emploie, dès le premier soir de ses Entretiens, la métaphore de l'Opéra : il lui faut convaincre la marquise que les phénomènes célestes n'ont rien de merveilleux mais qu'ils obéissent au contraire à des loisscientifiques : «Assez de gens ont toujours dans la tête un faux merveilleux enveloppé d'une obscurité qu'ils respectent.

Ils n'admirent la nature que parce qu'ils la croient une espèce de magie où l'on entend rien ; et il est sûr qu'une chose est déshonorée auprès d'eux dès qu'elle peut être conçue.» Fontenelle, dans la lignée de Descartes et en vrai précurseur de la philosophie des Lumières, souhaite uneconnaissance et une morale fondées sur la raison et sur des faits réels et avérés.

Il se montre ainsi méfiant à l'égardde certaines spéculations métaphysiques. La vraie science au contraire est susceptible d'ouvrir infiniment l'avenir de l'homme.

Le second soir des Entretiens est une véritable profession de foi dans le progrès : emporté par l'enthousiasme, Fontenelle va jusqu'à imaginer queles hommes pourront un jour aller sur la lune : «L'art de voler ne fait encore que naître ; il se perfectionnera, et quelque jour on ira sur la lune.

Prétendons-nousavoir découvert toutes choses, ou les avoir mises au point qu'on n'y puisse rien ajouter ? Eh ! de grâce, consentonsqu'il y ait encore quelque chose à faire pour les siècles à venir.». »

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