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FRAGMENTS de Novalis.

Publié le 12/04/2016

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novalis

FRAGMENTS de Novalis. On a coutume de désigner, sous ce titre, le recueil de méditations (religieuses, philosophiques, scientifiques), de fantaisies, de réflexions critiques et de pensées diverses que le poète allemand Novalis (Friedrich von Hardenberg, 1772-1801) jeta sur le papier entre 1795 et octobre 1800, sans avoir, certes, l’intention de les publier, mais seulement afin de voir clair en lui-même, sur des problèmes que son esprit lui proposait depuis longtemps. Rappelons néanmoins que le « fragment » fut aussi une des formes d’expression littéraire que le romantisme ne laissa pas de cultiver. Friedrich Schlegel, le premier, l’a défini comme une petite œuvre d’art, « détachée du reste du monde et fermée sur elle-même comme un hérisson ». De manière analogue, Novalis appelle ses fragments « les débris d’une conversation continue avec moi-même », des « textes pour la pensée », des « semailles de pensées » ou encore des « coups de sonde ». Aussi, quand Friedrich Schlegel lui en demanda « une gerbe » pour la revue « Athenaeun » [*] (1798), il n’eut qu’à recourir à ses notes. Il en fit un choix, les retoucha et les appela Pollen de fleurs [Blütenstaub]. Parues dans le premier fascicule, elles en furent le témoignage le plus intime, celui qui créa cette atmosphère de « ravissement poétique » où le premier romantisme trouva sa raison d’être, celui qui indiqua plus d’une route nouvelle par des mots énigmatiques, pleins de subtils enchan-

 

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tements : « Rentrer en soi signifie chez nous s’abstraire du monde extérieur... mais, toute descente en soi, tout regard vers l’intérieur est en même temps ascension, assomption, regard vers la véritable réalité extérieure »... « Nous sommes liés de plus près à l’invisible qu’au visible »... « La nature est l’idéal.’ Tout idéal véritable est à la fois possible, réel et nécessaire »... « Nous sommes tout près d’être éveillés, quand nous rêvons que nous rêvons... » « La vie est le commencement de la mort. La vie existe grâce à la mort. La mort est à la fois fin et commencement »... « Tout le visible adhère à de l’invisible, tout l’audible à de l’inaudible, tout le sensible à du non-sensible. Sans doute tout ce qui peut être pensé adhère-t-il de même à ce qui ne peut pas être pensé »... « Le sein est là poitrine élevée à l’état de mystère ; - la poitrine moralisée. Autres réflexions de cette sorte. Ainsi, par ex. un homme mort est un homme élevé à l’état de mystère absolu », etc...

 

Novalis fit tenir, à F. Schlegel, un autre choix de pensées, au cours de la même année, pour les « Annales de la monarchie prussienne » [Jahrbücher der preussischen Monarchie », 1798]. Ce choix s’intitule Foi et Amour [Glaube und Liebe] et réunit, autour de l’image « adorée » de la très belle reine Louise, symbole de la nation, toute une « harmonie de pensées politiques, sociales et religieuses » sur l’unité de l’État, sur l’idéal du prince, sur la royauté comme principe vital dans l’État et source de lumière (comparable à « ce qu’est le Soleil dans le système des planètes * ), sur l’esprit d’amour, en vertu duquel F État cesse d’être « un mécanisme ou une usine », pour devenir un corps mystique, animé d’une « vivante 

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