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FREUD : L'Interprétation des rêves (Die Traumdeutung)

Publié le 13/10/2013

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Dans ce domaine, une double tradition existait : l'une issue de l'Antiquité, qui cherchait dans le rêve un sens, l'autre, propre au monde médical auquel appartenait Freud, qui voyait dans le rêve une mani­festation dénuée de sens entraînée par des troubles corporels. La solution freudienne dépasse cette oppo­sition : en poussant jusqu'au bout l'exigence déter­ministe de la pensée médicale de son temps, Freud refuse d'abandonner le rêve à son incohérence et rejoint le projet des déchiffreurs d'énigmes en découvrant dans le rêve un sens caché. Mais ce sens n'est pas la révélation d'un message divin, c'est la

 

possibilité         insérer parfaitement « le rêve « dans la suite des activités mentales de la veille' «, dans la mesure où il est le fruit d'une activité intellec­tuelle propre au sujet, « une création de l'esprit du rêveur « obéissant à un déterminisme aussi rigoureux que celui qui règne dans le corps, mais d'un autre type.

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« FREUD 229 tance.

Les réflexions freudiennes ont donc une impor­ tance pour la philosophie, mais elles ne sont pas de nature philosophique.

Et en effet, on pourrait douter qu'une introduction à la lecture de Freud trouve normalement sa place à l'intérieur d'un ensemble d'études consacrées à des philosophes.

Car la nature de sa recherche et le style même de sa pensée et de son écriture appartienm.nt à un autre horizon, celui de la science, de la médecine et de la thérapie.

Tout au début de l'avertissement de la première édition, Freud écrit : « Je me suis efforcé d'exposer, dans ce volume, l'interprétation du rêve.

Ce faisant je ne crois pas sortir du domaine de la neuropathologie'.

» Cette appartenance explique l'or­ ganisation et l'allure d'un ouvrage qu'il n'est pas pos­ sible de lire comme un livre de philosophie.

Loin d'y trouver le déploiement systématique et ordonné habi­ tuel aux ouvrages des philosophes, on assiste à la recherche aventureuse et tâtonnante de réponses à des questions surgies dans le champ empirique de la cli­ nique, à une théorisation progressive qui ne craint pas la contradiction et qui se rectifie sans cesse.

S'il y a une difficulté de lecture de l'œuvre de Freud, elle se trouve d'abord dans le risque de chercher une doc­ trine achevée là où l'on ne trouvera jusqu'au bout qu'une démarche perpétuellement remaniée, des résultats remis en question, des problèmes maintenus ouverts par un esprit d'une exigence jamais satisfaite.

Pour cette raison, la première grande œuvre de Freud qu'est L 'lnterprétatio11 des rêves constitue une bonne introduction générale.

On n'y trouve certes pas les concepts cardinaux de la « doctrine » (la seconde topique, « ça, moi et sur-moi .,, la théorie des pulsions, le concept de pulsion de mort, élaboré à la fin de sa vie, dans les années 30 ...

), mais on y rencontre mieux encore : la manière dont une recherche s'amorce, et ce par quoi l'œuvre de Freud conserve toute son actua­ lité, c'est-à-dire la découverte des voies d'accès vers 1.

Ibid., p.

1.. »

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