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Sigmund Freud, l’interprétation des rêves

Publié le 31/01/2020

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Sigmund Freud, l’interprétation des rêves
Les pensées du rêve et le contenu du rêve nous apparaissent comme deux expo-ses des mêmes faits en deux langues différentes; ou mieux, le contenu du rêve nous apparaît comme une transcription des pensées du rêve, dans un autre mode d’expression, dont nous ne pourrons connaître les signes et les règles gué quand nous aurons comparé la traduction et l’original. Nous comprenons les pensées du : rêve d’une manière immédiate dès qu’elles nous apparaissent. Le contenu du rêve j
nous est donné sous forme d’hiéroglyphes dont les signes doivent être successivement traduits dans la langue des pensées du rêve.
On se trompera évidemment si on veut lire ces signes comme des images et non selon leur signification conventionnelle. Supposons que je regarde un rébus : il représente une maison sur le toit de laquelle on voit un canot, puis une lettre isolée, un personnage sans tête qui court, etc. Je pourrais déclarer que ni cet ensemble, ni ses diverses parties n’ont de sens. Un canot ne doit pas se trouver sur le toit d’une maison, et une personne qui n’a pas de tête ne peut pas courir. Je ne jugerai exactement le rébus que lorsque je renoncerai à apprécier ainsi le tout j et les parties, mais je m’efforcerai de remplacer chaque image par une syllabe ou par un mot qui, pour une raison quelconque, peut être représenté par cette image. Ainsi réunis, les mots ne seront plus dépourvus de sens, mais pourront former quelque belle et profonde parole. Le rêve est un rébus, nos prédécesseurs ont commis la faute de vouloir l’interpréter en tant que dessin. C’est pourquoi il leur a paru absurde et sans valeur.
Traduction Y. Meyerson, PUF, 1967, p. 241.

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« COMMENTAIRE DE TEXTE donc il doit présupposer la présence d'un sens dans le rêve.

En fait, le contenu du rêve est une langue dont on ignore le sens mais qu'il est possible de traduire dans une autre langue intelligible, celle des pensées, c'est-à-dire celle des représenta­ tions habituelles de l'esprit.

C.

Tout l'effort du psychanalyste est de comprendre la grammaire et le voca­ bulaire du langage onirique.

li doit considérer que le contenu du rêve exprime (sous une forme cryptée pour que la conscience les tolère et ne les refoule pas à l'état inconscient) des pensées tout à fait sensées et même exprimables rationnellement.

Une fois cette relation posée et cette intelligibilité du rêve supposée, comment pro­ céder pour faire émerger d'un rêve son sens profond? -2.

Un rêve est un rébus qu'il est possible de déchiffrer (ligne 9 à la fin du texte) A.

li faut se garder de l'illusion selon laquelle le rêve n'est pas composé de signes, mais d'images (ligne 10).

li faut entendre par là que le contenu du rêve doit être considéré comme un signifiant possédant une signification « conventionnelle », c'est-à-dire un signifié fixe.

li convient d'éviter l'erreur des Anciens, qui tenaient le rêve pour une métaphore.

Avec Freud, on passe de l'interprétation prophétique des rêves à leur traduction précise dans le langage ordinaire.

B.

Freud souligne l'opposition entre les deux approches du rêve en prenant l'exemple d'un rébus (lignes 10 à 14).

Ce dernier reste incompréhensible à celui qui ignore qu'il a affaire à un message codé et à celui qui ignore la « clé » du code.

La signification du rébus apparaît seulement lorsque l'on devine les rapports que ce dernier entretient avec la langue courante.

Mais pour cela, il ne faut pas rester rivé au contenu du rêve.

li faut le dépasser, de même que l'on oublie les images du rébus pour n'en plus considérer que la signification finale.

C.

Freud donne ainsi au rêve un nouveau statut: il n'est pas le jeu absurde de l'esprit libéré pendant le sommeil de toutes les contraintes de la vie consciente.

li n'est pas non plus le délire d'un esprit malade ou imparfaitement rationnel.

..

Discussion Ce texte présente avant tout l'intérêt de donner au rêve la fonction d'un signe.

li justifie l'invention de procédures d'interprétation adaptées à la nature particulière du rêve.

Ainsi, l'univers onirique, apparemment irrationnel, est réintégré à la sphère du sens et de la compréhension humaine.

On peut toutefois se demander si Freud peut intégralement épuiser le sens des rêves par l'introduction d'un dictionnaire de traduction du « contenu du rêve » en « pensées du rêve».

Parvient-il à mettre en œuvre ce que ce texte programmatique annonce? N'est-il pas victime d'une illusion de type positiviste, en voulant intro­ duire une grille de traduction qui ôte au rêve toute son obscurité?. »

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