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GARGANTUA de RABELAIS: DEUXIÈME ÉPISODE : L’ÉDUCATION - CHAPITRES XIV À XXIV

Publié le 13/01/2020

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gargantua

nuisible dont on fuit la présence (« Chasse les mouches » s’écrie un personnage de Cicéron donnant à son esclave l’ordre de faire sortir un visiteur indésirable). Dans Pantagruel, Maître Mouche est en outre le type du voleur, l’expert en tromperies. La mouche, chez l’humaniste Guillaume Budé, c’est aussi le « mouchard », l’hypocrite qui cause du tort par ses dénonciations méprisables. Enfin, Rabelais pense à l'Éloge de la folie, ouvrage dans lequel Érasme fait des moucherons qui « se battent, se font la guerre, se tendent des pièges, pillent » les symboles de la vanité humaine.

Comme le renard de Pantagruel, la jument de Gargantua réalise un acte salvateur : elle chasse les individus détestables. Plus loin, dans Gargantua, c’est Frère Jean qui va « s’escarmoucher » contre les soldats de Picrochole (chap. xxviii, p. 230). Au moyen de telles images, Rabelais confère à certains détails de son roman un « plus hault sens ».

Un univers à ia fois réaliste et fictif

L’épisode de l'éducation comporte une abondance d’éléments authentiques. Rabelais dit que l’urine du géant noya « deux cens soixante mille, quatre cens dix et huyt » Parisiens (chap. xvu, p. 154), ajoutant que peu d’entre eux échappèrent à ce déluge. Le nombre paraît fantaisiste, d’autant que la précision finale (« sans les femmes et petitz enfans ») est une formule empruntée à la Bible. Or, selon les démographes, il est au contraire proche de la réalité, pour ce qui concerne du moins la population de Paris en 1530, année du premier voyage de Rabelais dans cette ville. D’autre part, les noms désignent des personnes réelles : comme par exemple, Babin, cordonnier à Chinon (chap. xvi, p. 152), le « commandeur jambonnier » de Bourg (chap. xvii, p. 156), ou des lieux avérés : Paris, Notre-Dame, l’hôtel de « Nesle » (chap. xvii, p. 158). On peut ainsi parler d’un réalisme rabelaisien, dont la fonction serait de donner à la satire un point d’ancrage. Il est en effet nécessaire, pour que la dénonciation des vices soit efficace, que soit reconnaissable la société dont elle est la cible.

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