Devoir de Philosophie

Genitrix (résumé & analyse) Mauriac

Publié le 25/11/2018

Extrait du document

Genitrix

 

Le Baiser au lépreux évoque fugitivement un quinquagénaire, Fernand Cazenave, que sa mère Félicité aime d’un amour si dévorant qu’elle déclare : « Si Fernand se marie, ma bru mourra » (ii).

Genitrix (1923) développe ce thème : « la vieille mère louve » (x), « Genitrix » (xvi), ne vit que pour son fils, mais elle lui voue un amour qui ne ressemble pas « à celui des autres mères, qui n’exige rien en échange de ce qu’il donne » (x). Cet amour exclusif, qui fait apparaître la mort du mari (v, xii) et celle du fils puîné (xii) comme des délivrances, ne s’exprime que dans un « besoin insatiable de domination, de pression spirituelle » (xii), et même physique : « Elle se le mange des yeux » (xiv). C’est pourquoi la bru Mathilde ne peut être tolérée. Prétendant avoir « fait son devoir », Félicité l’assassine en lui refusant tout secours (i, ii). L’agonie de Mathilde la remplit même d’« étonnement », d’« espoir», puis d’« une immense joie criminelle » (vii).

Mais son triomphe est sa perte. En effet, « Genitrix » doit aussi être la mère fondatrice, comme Fernand le signale lui-même : « Tu es le type achevé d’une fondatrice de race » (ii). En tuant la mère qu’aurait pu être Mathilde, Félicité trahit sa mission. « Née Péloueyre », elle brise la caste, alors même que Fernand « crevait d’orgueil parce qu’il y aurait peut-être un Cazenave de plus dans le monde » (ii). Pourtant, Mathilde était peu redoutable. Cette « pauvre fille », dont Mauriac prend souvent le parti (ii, iii, iv, iv, ix), n’adhérait ni à la famille Cazenave ni à son idéologie (ii). Elle prenait ses distances grâce à « son humeur moqueuse » (iii). Étrangère à la caste, elle rêvait d’une fille et non d’un fils (ii).

Liens utiles