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Le Mystère Frontenac de François Mauriac (résumé & analyse)

Publié le 24/11/2018

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Le Mystère Frontenac

 

En désignant comme « le thème même du Mystère Frontenac (1933) cette union éternellement indissoluble de la mère et de ses cinq enfants », Mauriac invite le lecteur à projeter sur le roman un éclairage métaphysique, qui en explique les motifs et les techniques.

Synopsis. — Veuve depuis huit ans. Blanche Frontenac ne vit que pour ses cinq enfants (i), aidée par le frère de son mari Michel, Xavier, qui cache fébrilement une « liaison » culpabilisante avec Josépha (ii, iii). L'aîné, Jean-Louis, qui rêve d'étudier la philosophie, découvre un jour les talents poétiques de son jeune frère Yves (iv) et le pousse à se faire éditer (v), pour la plus grande joie de ce dernier (vi, vin). Les enfants connaissent alors des jours heureux, sous la garde de Xavier (vii), en l'absence de leur mère (ix). Mais ils deviennent adultes, et Jean-Louis doit renoncer à ses rêves pour reprendre l'affaire familiale (x) et se marier (xi). C'est la fin d'une ère pour les Frontenac, et notamment pour Yves (xii).

Alors que José est « exilé » (xiii), et que Jean-Louis se perd dans son idéalisme (xiv), Yves manque un dernier rendez-vous avec sa mère (xv), qui meurt et est enterrée peu après (xvi). Il s'aigrit, miné par la jalousie (xvn), mais assiste tout de même aux derniers moments de Xavier (xviii, xix). Inquiet pour Yves (xx). averti par son instinct « Frontenac » (xxi), Jean-Louis vole au secours de son frère, faisant agir une fois encore « le mystère Frontenac », « le groupe éternellement serré de la mère et de ses cinq enfants » (xxii).

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)MYSTÈRE FRONTENAC (Le).

Roman de l'écrivain français François Mauriac (né en 1885), publié en 1933.

A peine l'auteur eut-il mis la dernière main à l'âpre histoire du Nœud de vipères qu'il commença à modeler Blanche Fron­ tenac, nature maternelle liée à ses enfants par un amour dévoué et impérissable.

>, le premier titre choisi, montre bien la volonté de l'auteur.

A Bourideys durant l'été, à Bordeaux durant l'hiver, Blanche se voue à l'édu­ cation de ses enfants et à la défense de leurs intérêts.

Elle est soutenue dans cette double tâche par sa mère et par son beau-frère Xavier, célibataire.

tuteur des enfants.

Indifférent aux sentiments religieux, il professe le culte de la famille et mour­ rait de honte si sa liaison avec Josépha venait à sa connaissance.

Quant au groupe des jeunes, il se compose de Jean-Louis, adolescent brillant et sérieux; José, renfermé, inquiétant; Yves, compli­ qué, sensible.

Dans une atmosphère paisible, ordonnée par une femme en deuil.

irréprochable et pieuse, quel peut bien être le mystère promis par le titre ? Il est d'ordre moral, c'est un mystère d'union et de tradition; c'est l'invisible et péné- AGATHA CHRISTIE trante mystique familiale.

Il est facile d'imaginer le parti que Mauriac peut tirer de cette conception; il en fera une fresque spiritualiste et poétique d'une délicatesse et d'une force extrêmes, qui embrasse la période essentielle et déterminante de la forma­ tion humaine.

Yves, qui a dix ans au début, est à la fin un homme; ainsi cette longue histoire sera-t-elle constituée simplement par le jeu de la vie quotidienne normale.

Les épisodes sont simples et véridiques : visites de l'oncle Xavier habile à conter des histoires; désespoir d'Yves à qui son frère aîné a dérobé son cahier de poésies; printemps naissant; longue rêverie d'Yves dans sa retraite d'ajoncs et de fougères; c'est aussi cette soirée d'angoisse où Jean-Louis rivé au devoir sent passer l'attrait de l'aventure et, silencieusement, tombe à genoux; c'est enfin la vision d'Yves, le jour des fiançailles de son frère, où ·il prend conscience de ne pas ressembler aux garçons de son âge.

Terrée dans sa tranquille vie bourgeoise, la famille Frontenac ne connaît d'autres événements que les unions ou les séparations.

Jean-Louis épouse sa cousine Madeleine qui représente pour lui plus de sécurité que d'amour.

José est marqué par un tout autre sort : aventures, passions, dettes de jeu, mort sur le champ de bataille.

Yves lui aussi quit­ tera Bordeaux; il s'en ira poursuivre à Paris une gloire littéraire déjà certaine.

Une question se pose, au sujet du caractère idéal de la famille et de l'antithèse constituée par le Mystère Frontenac et le Nœud de vipères.

Or, mettant à part Blanche et Jean-Louis, si l'on compare les deux familles, sont-elles vraiment si différentes ? De part et d'autre, les jeunes ne sont-ils pas guidés par leurs penchants, leur intérêt, leur égoïsme ? Voici José qui vit à l'écart et qui gâche sa jeunesse.

Voici Yves, le fils aimant, qui ne trouve pas un instant pour aller embrasser sa mère déclinante.

D'autres défaillances peuvent être relevées : méconnais­ sances, actes égoïstes.

Mais que José soit un dévoyé, Yves l'incarnation de l'égoïsme, que Xavier demeure rivé à une vieille maîtresse, qu'importe.

Tout cela est littérature mais rien ne saurait préva­ loir contre la réalité, c'est-à-dire la mystique cer­ taine d'une famille qui a existé et dont le souvenir --· - - - -· - .

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