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GEORG BUCHNER: La Mort de Danton.

Publié le 23/10/2012

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GEORG BUCHNER: La Mort de Danton. L'homme de la Révolution Danton s'ennuie. Aux pieds de sa femme, Lucille, ou de Marion, une « grisette «, Danton, désabusé, souhaite se décharger de ses fonctions. En vain son ami Lacroix l'exhorte à passer à l'action. Un sentiment de fatalité pèse sur l'action et conditionne le comportement des protagonistes. Dès les premiers tableaux s'engage la lutte politique entre le parti modéré de Danton et le parti extrémiste de Robespierre. Au Club des jacobins, Robespierre, l'Incorruptible, invite ses compagnons à continuer la Terreur. Danton se décide à rendre visite à Robespierre. Leurs dissensions sont importantes. Pour Danton, il n'y a plus de raisons de continuer la Terreur. Robespierre pense que la vertu doit régner par la terreur et que le vice doit être châtié. Au-delà des divergences idéologiques, deux personnalités s'affrontent. Au terme de cette entrevue houleuse, Robespierre se décide : Danton est gênant, il doit disparaître. A la Convention, un conflit ouvert s'instaure entre partisans et adversaires de Danton. De nouveau, Robespierre intervient, et de nouveau l'Incorruptible gagne l'assenti- ment de la majorité. Suit le procès des dantonistes. Les morceaux de bravoure de l'orateur Danton ne peuvent changer le co...
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« Danton, Marat et Robespierre (de gauche à droite) EXTRAITS Le fatalisme d'un homme las LACROIX.

-Pourquoi as-tu toléré que Les choses en arrivent Là ? DANTON.- C'est qu'en vérité, j'ai fini par m'ennuyer.

1 'ai voulu m'y mettre à L'aise, j'y suis parvenu.

La Révolution me met à La retraite, mais autrement que je ne pensais.

Ce n'est pas nous qui avons fait La révolu­ tion, c'est La Révolution qui nous a faits.

Et même si c'était possible, j'aime mieux être guillotiné que guillotine ur.

J'en suis Las.

A quoi bon Lutter, hommes contre hommes ? Nous devrions nous asseoir Les uns auprès des autres et avoir La paix.

Une faute a été commise Lors de notre création : il nous manque quelque chose, je ne saurais Lui donner un nom, nous ne Le trouverons pas en fouillant nos entrailles ; à quoi bon, à quoi bon nous éventrer pour cela ? Allons, nous sommes de misérables alchimistes.

Lors du procès, Danton fait retentir sa voix HERMAN, À DANTON.- Votre nom, citoyen.

DANTON .

-La Révolution connaît mon nom.

Ma demeure sera bientôt Le néant.

Quant à mon nom, vous Le trouverez dans Le Panthéon de L'Histoire.

HERMAN.- Danton, La Convention vous ac­ cuse d'avoir conspiré avec Mirabeau, Dumouriez, Orléans, Les Girondins, Les étrangers et La faction de Louis XVII.

DANTON.- Ma voix, que j'ai fait si souvent retentir pour La cause du peuple, repoussera sans peine cette calomnie.

Que Les forcenés qui m'accusent viennent m'attaquer en face.

Qu'ils se montrent et je Les couvrirai d'op­ probre ! Que Les Comités se réunissent ici, je ne répondrai que devant eux.

J'ai besoin d'eux comme accusateurs et comme té­ moins.

D'ailleurs, que m'importent vos per­ sonnes et votre jugement.

Ma tête est Là, elle répond de tout.

Je vous L'ai déjà dit, Le néant sera bientôt mon asile, La vie est pour moi un fardeau.

Qu'on me L'arrache, il me tarde d'en être délivré.

HERMAN.- Danton , L'audace est Le propre du crime, Le calme Le propre de L'innocence.

DANTON.- L'audace individuelle est sans doute répréhensible, mais cette audace na­ tionale dont j'ai tant de fois fait preuve, avec Laquelle j'ai tant de fois combattu pour La Liberté, cette audace est La plus méritoire de toutes Les vertus.

Telle est L'audace dont je m'honore.

C'est elle que je déploie ici pour Le bien de La Républiqu e contre mes misé- rables accusateurs.

Puis-je me contenir quand je me vois si bassement calomnié? Est-ce d'un révolutionnaire tel que moi qu'il faut attendre une défense froide ? Des hommes de ma trempe sont inestimables.

Sur Leur front est imprimé en caractères in­ délébiles le sceau de la Liberté, Le génie ré­ publicain.

(.

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.) Traduction d'Arthur Adamov Séance d'un tribunal révolutionnaire NOTES DE L'ÉDITEUR Desmoulins : il évoque alor s lyriquement l'effondrement d'un monde:" Réjouis-toi , Camille, nous allons avoir une belle nuit.

Les nuages sont dans le ciel apaisé du crépuscule, comme un olympe qui s'éteint, peuplé de figures de dieux qui s'effacent et s'évanouissent." héros tragique.

C'est le crépuscule des idoles .

Les impasses de la raison « La mort de Danton doit être comprise comme la traduction d'une crise majeure de la foi dans le pouvoir de la Raison de transformer le monde et de régir le cours de l'histoire universelle.

A la fin du dernier dialogue philosophique des condamnés, Hérault prend le bras de Camille 1.

2, 3, 4 Sip a-lco no » C'est la fin d'une vision du monde obéissant à des principes transcendants, la fin de l'ordre auquel devait se soumettre le » A égale distance du romantisme et du naturalisme, Büchner a donné corps à cette union indissoluble du monde visible et de l'invisible qui est à l'origine du théâtre et reste sa seule raison d'exister.» Marthe Robert, L'Arche, Préface, 1955.

BÜC HNER02. »

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