GEORGES BATAILLE : L'EROTISME (Résumé & Analyse)
Publié le 17/01/2022
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GEORGES BATAILLE : L'EROTISME
« Nous sommes des êtres discontinus, individus mourant isolément dans une aventure inintelligible, mais nous avons la nostalgie de la continuité perdue. Nous supportons mal la situation qui nous rive à l'individualité du hasard, à l'individualité périssable que nous sommes. En même temps que nous avons le désir angoissé de la durée de ce périssable, nous avons l'obsession d'une continuité première, qui nous relie généralement à l'être. »
«
LE PLAISIR, LES PASS/ONS, LE DÉSIR • 91
Chaque être humain est séparé de tous les autres· par un
abîme.
Sa naissance, sa mort et les événements de sa vie ne
concernent directement que lui.
Nulle communication ne
pourra supprimer cette discontinuité entre les êtres.
Ce que
nous pouvons ressentir en commun, c'est le vertige
de cet
abîme, son caractère fascinant.
Et c'est parce que nous
souffrons de notre isolement dans cette individualité dis
continue que nous gardons la nostalgie
de la continuité
perdue:
«.
Nous sommes des êtres discontinus, individus mourant
isolément dans une aventure inintelligible, mais nous
avons
la nostalgie de la continuité perdue.
Nous suppor
tons mal
la situation qui nous rive à l'individualité du
hasard, à l'individualité périssable que nous sommes.
En
même temps que nous avons le désir angoissé de
la durée
de ce périssable, nous avons l'obsession d'une continuité
première, qui nous relie généralement
à l'être.
»
L'homme est donc déchiré entre la volonté de durer en
tant qu'être discontinu et le désir de retrouver cette continui
té perdue dont il a l'irréductible sentiment qu'elle est
l'essence
de l'être.
Mais qu'est-ce qui permet d'ouvrir
l'individu humain
à la continuité de l'être? Il y a d'abord
l'activité sexuelle de reproduction.
En effet, au moment où
le spermatozoïde et l'ovule s'unissent, une continuité s'éta
blit entre eux pour former
un nouvel être à partir de leur
mort.
Le nouvel être est lui-même discontinu,
« mais il porte
en lui le passage à la continuité, la fusion, mortelle, pour
chacun d'eux, des deux êtres distincts».
Il y a également la
mort qui est négation de la durée individuelle et qui nous
rend
à la continuité de l'être.
Au fond, c'est le mouvement même de la nature, sa
prodigalité qui symbolisent le mieux cette continuité
de.
»
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