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GERMINIE LACERTEUX

Publié le 17/01/2019

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GERMINIE LACERTEUX, roman de Jules et Edmond de Goncourt (1865). Plusieurs raisons ont contribué à faire de ce roman la plus célèbre des œuvres des Goncourt. Pour la première fois, notait Zola, on y décrivait « le héros en casquette et l'héroïne en bonnet de linge ». D'autre part, l'histoire de Germi-nie, fidèle domestique de Mlle de Varan-deuil, vieille fille recluse, n'est pas née de l'imagination des deux frères. Augurant des principes du naturalisme, les Goncourt se sont imposé pour l'écrire « les études et le devoir de la science ». Ils avaient enquêté dans les quartiers populaires de Paris, projetant un roman qu'Edmond n'écrira que beaucoup plus tard, l'histoire d'une prostituée, la Fille Élisa. Mais, en 1862, Rose Malingre, la domestique qui les sert depuis leur enfance, meurt de tuberculose : ils découvrent alors qu'elle menait une double vie (jeunes amants, alcoolisme, dettes nombreuses). Une fois leur stupéfaction et leur rancœur rétrospective passées, les Goncourt s'inspirent directement de l'histoire de leur servante pour écrire Germinie Lacerteux. L'héroïne y est dépeinte comme un « cas » pathologique, une hystérique victime d'un destin lamentable et de pulsions irrésistibles vers le vice. Les Goncourt revendiquèrent pour leur roman le statut d'œuvre d'avant-garde : sujet inhabituel et choquant, intérêt sociologique, perspective « scientifique », documentation « concrète ». Zola ne reproduira pas cependant la distance que les Goncourt maintiennent si visiblement avec leur sujet, ce dédain d'aristocrates remuant la fange du bout de leur canne.

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