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GOMMES (les)

Publié le 18/01/2019

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GOMMES (les), roman de Robbe-Grillet (1953). « Le récit des vingt-quatre heures qui s'écoulent entre un coup de pistolet et une mort — le temps mis par la balle pour parcourir trois ou quatre mètres en trop. » Un récit qui reproduit le schéma du mythe (Œdipe) et, en l'inversant, la structure du roman policier (au début du roman l'assassin manque la victime qui sera tuée, à la fin, par le policier). L'auteur « gomme » toutes les articulations de l'histoire et toutes les notations psychologiques au bénéfice d'une recension minutieuse des objets et des gestes : une des premières manifestations de l'esthétique du regard et du Nouveau Roman.

« Photo Gastaud 1 Sipa-Press Alain Robbe-Grillet est un des chefs de file du mouvement littéraire du nou­ veau roman , déve­loppé dans les années 50 et dont font également par­ tie Nathalie Sar­ raute, Claude Simon et Michel Butor.

Le livre Le jeu de miroir entre la réalité et la fiction T out commence par un assassinat manqué, celui d'Albert Dupont.

La victime, simplement blessée, fait cependant courir le bruit de sa mort, aidée dans son entreprise par le doc­ teur Juard.

L'affaire serait classée pour tous, y compris pour le commissaire Laurent, si le meurtrier Garinati n'avait pas pro­ jeté de réitérer sa tentative et si le détective Wallas n'était pas décidé à mener son enquête.

Ce dernier, tandis qu' il arpente la ville, rencontre divers témoins dont chacun fait part de sa version des faits : l'inspec­ teur et la servante de la victime soupçonnent le docteur Juard, ou bien pensent à un suicide; le patron d' un café et l'ivrogne du quartier reportent leurs doutes sur Wallas.

Chaque interro­ gatoire est comme une réécriture et un effacement du crime, ce que symboliseraient les gommes successives achetées par Wallas au fur et à mesure de son enquête.

La crise se résout par un enchaînement de quiproquos : le commissaire Laurent réalise que Dupont est toujours vivant ; Dupont, muni par pru­ dence d'un revolver, revient chez lui pour reprendre ses papiers ; Wallas, qui y attendait l'assassin, se méprend et l'abat.

Ainsi, et sans le vouloir, c'est le policier qui commettra le crime resté inachevé.

Le dénouement marque un retour à l'ordre : Garinati est persuadé cette fois d'avoir tué Dupont, l'inspecteur se félicite d'avoir récupéré le cadavre, et Wallas s'en tire en perdant son travail.

Un ro m an p o licier au x a llures de tragédie S iLes Gommes (1953) se structurent selon le schéma tradi­ tionnel du roman policier, il semble cependant que le fil conducteur ne soit pas celui de l'enquête, mais celui d'une nécessité inéluctable propre à la tragédie antique.

Par une sorte de mécanisme parfait, le détective tuera lui-même la victime qui n'en était pas une, ce qui déclenchera une véritable en­ quête sur un meurtre effectif.

De là le titre du roman : ce qui était raté et inachevé se trouve gommé et mené à terme par un système d'autorégulations.. »

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