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Guerre du feu (la) de Joseph Henri Boex, dit Rosny Aîné (analyse détaillée)

Publié le 22/10/2018

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Guerre du feu (la), roman des âges farouches. Roman de Joseph Henri Boex, dit Rosny Aîné (18561940), publié à Paris en feuilleton dans Je sais tout du 15 juillet au 15 octobre 1909, et en volume chez Fasquelle en 1911. En 1981, le roman sera porté à l'écran par Jean-Jacques Annaud.

 

« Voyage dans la très lointaine préhistoire », selon les termes de la Dédicace, la Guerre du feu prolonge l'inspiration qu'avait inaugurée Vamireh, roman des temps primitifs en 1902 et se fonde sur une abondante documentation. Le succès sera considérable, et il perdure.

 

Organisé en trois parties (6, 7 et 11 chapitres, tous titrés), le roman nous transporte à l’aube de l’humanité. La tribu des Oulhamr, au cours d’un combat avec une tribu ennemie, perd les cages où elle entretient le feu. Avec l’assentiment du chef Faouhm, trois jeunes guerriers, Naoh, Nam et Gaw. partent à la poursuite des Fils du Mammouth et des Dévoreurs d’Hommes pour récupérer le feu. Ils doivent aller par-delà la savane, au bord du Double-Fleuve, car la survie de la tribu en dépend. Ils se battent contre des hordes hostiles, parfois anthropophages, contre les fauves et les animaux monstrueux de cette farouche

« époqu e -tels les mammouths -subissent des catastrophes naturelles, ou rencont rent d'autres humains, N ains Roug es ou H omm es-a u-poi l­ b le u.

Naoh.

fils du Léopard.

réussit ~ rappo rter l e f eu.

et surtout le secret d e sa fabrication.

Il gagn e en échang e Je bâton de chef et la m ain de la beH e Gammla, fille du Marécage.

convoit ée par A gh oo-l e -Velu.

On a souligné que Naoh était l'un des meilleurs exemples de personnage héroïque, au sens a ccordé par Gyôrgy Lukâcs à ce concept : un individu total q ui concentre en lui-même ce qui est autrement dispersé dans le caractère national, et reste en cela un caractère g rand, libre et noblement humain.

n s'oppose ainsi à Hugh-Lomi, héros de A Story of the Stone Age de H.-G.

Wells (1897), écrasé par la nuit des temps dans laquelle il chemine à l'aveuglette.

Naoh, en marche vers l'Homo sapiens, témoigne de l'optimisme de Rosny et s'impose comme héros prométhéen.

Champion de l'espèce humaine, il autorise le lyrisme convenant à une multimlllénaire épopée, et incarne les idées évolutionnistes auxquelle.s Ros n y adhère totalement.

Peu importe que les progrès de la connaissan ce aient rendu caduques nombre des reconstituti ons qui ani­ ment le roman.

Tableau d'une planète en devenir , d'une jeune s se du monde où se mêlent les différents règnes, description des modalités et des dan­ gers de la vie humaine , mais aussi de son irrésistible essor, la Gue rre du feu est avant tout une quête de La Créa­ tion.

Épopée donc autant que drame, le récit met en scène l'intelllgence que progressivement le hér os acquiert de son environnement : ain si Naoh fait- il alliance avec les mammouths contre les terribl es Kzamms.

Roman initiati­ que, la Guerre du f e u s'achève slgnlfi­ cativement sur une récompense, l'union du héros et d'une jeune femme , coup le dont on devine qu'Il fera accomplir à la tribu, microcosme de l'humanité, un progrès Inscrit dans l'évolution qui traversera « les temps sans nombre"· Dès lors la recherche du feu qui sert de fil directeur, se fait prétexte à multi ­ ples aventures.

On a souligné que la fiction n'a nul besoin d'événements extraordinaires.

Naob et ses compa­ gnons affrontent seuleme nt les dan­ gers et cataclysmes naturels (tempêtes, séisme , bêtes fauves ).

L'évocation de ces temps obscurs ne nécessite do nc pas une stylistique du merveilleux ou du fantastique , mais bien une écriture scientifique, assez proche de celle de jules Verne.

Ce qui n'exclut nullement un halo poétique ( c La lune, moins vaste et plus lumineuse, alanguissait les étoiles "• 1, 4), ni un art consommé du point de vue, car de nombreuses descriptions sont faites à partir du regard effaré, cu rieux ou honlfié des hommes préhistoriques, non plus que le récit épique des combats.

Le souel du détail condu it Rosny Ainé à élaborer un e onomastique aux phonèmes diffi­ ciles, qui miment l'origine supposée du langage, véritable poétique du nom.

Ainsi le récit sans origine se trouve-t-il marqué du sceau d'une certaine véra­ cité, totalement controuvée mais plau­ sible, et se rapproche-t-il paradoxale­ ment de la science-fiction.. »

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