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HOMME APPROXIMATIF (L’) Tristan Tzara (résumé et analyse de l'oeuvre)

Publié le 27/10/2018

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tzara

HOMME APPROXIMATIF (L’)

Tristan Tzara. Poème, 1931.

 

Fondateur en 1916 de Dada [Manifeste dada, 1918), Tzara (1896-1963) dépasse peu à peu le caractère purement destructeur de ce mouvement et rejoint, avec L’Homme approximatif, le surréalisme dont il avait ouvert la voie. Chacune des dix-neuf sections de ce long poème s’organise autour d’un thème ou d’un mot privilégié, la cloche, l’orgue, le loup, etc., mais n’y demeure jamais fixée : l’imagination de Tzara est profondément dynamique. La carte géographique (qu’il compare aux cartes à jouer!) est pour lui le moyen de toujours mieux se perdre, non qu’il cultive le voyage, mais l’élan, sous l’aiguillon de la mort et de la brûlante insatisfaction: «Homme... sainte est l’insatisfaction qui te couve.» Son ardeur privilégie les paysages de montagne, la scie qui découpe l’horizon « entre les dents figées sur la morsure de l’air», les «dents de scie qui ornent votre front... frottant les dents du ciel». Le caractère infini du désir explique la fréquence du mot «dieu»; mais ce «dieu» s’humanise finalement, remplacé par «jésus». Comme l’indique le titre, le héros de cette odyssée est l’homme. L’homme, et non le sujet indi-

viduel, l’« homme approximatif» infini qui sans cesse se cherche et se perd dans les autres : « Homme approximatif comme moi comme toi et comme les autres silences. » Rien ne peut briser sa force. Si l’avant-dernière section semble s’acheminer vers la mort, la dernière prend un nouveau départ et s’achève sur le «robuste avènement» de la flamme d’un désert en lequel se change «l’étendue de la plaine que gardent jalousement les douaniers du trépas». La langue de Tzara n’est ni dada ni vraiment automatique. L’image, qui libère les mots, lui donne sa force : « Aveugles sont les mots qui ne savent retrouver que leur place dès leur naissance.» Mais elle se réfère toujours au monde concret, alors que l’image surréaliste tend à vivre d’elle-même. Les versets ou vers libres, sans ponctuation ni majuscules, tissent leur continuité dans le jeu des répétitions. La phrase se prolonge, relancée par les anaphores et les impératifs.

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