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ÏAMBES d'André Chénier (résumé & analyse)

Publié le 08/11/2018

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ÏAMBES

André Chénier. Satire, 1819.

 

Au nom de son patriotisme républicain et de sa foi révolutionnaire trompés, André Chénier, emprisonné, attaque violemment les nouveaux tyrans jacobins, dénonce Robespierre et l’hypocrisie du culte de l’Être suprême, s’insurge contre le Tribunal de la Terreur et vilipende aussi bien les opportunistes que les bourreaux. Sa peinture de l’univers concentrationnaire ainsi que de ses compagnons d’infortune — dont il constate amèrement l’inconscience — oscille entre le sarcasme et un lyrisme mélancolique. Réduit à l’isolement, le poète lance son message comme une bouteille à la mer.

La plume vengeresse de Chénier fait renaître la satire politique, éteinte en France depuis Agrippa d’Aubigné. Son réalisme visionnaire et sa verve féroce annoncent le mélange des genres et la fureur déchaînée qui caractérisent Les Châtiments* de Hugo. Le recours au vers iambique, qui explique le titre du recueil, renvoie tout en le renouvelant au satirique grec Archiloque ; cette forme spécifique est enrichie de trouvailles rythmiques ou de raccourcis saisissants.

Les ïambes couronnent tragiquement l’œuvre de Chénier (1762-1794): cette quinzaine de pièces partiellement inachevées que, de sa prison de Saint-Lazare, l’auteur fait parvenir à son père dans un paquet de linge sale, témoignent de la transformation du poète: il abandonne l’idylle et l’élégie pour la satire; son imitation des Anciens y gagne en pathétique.

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