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INCOHÉRENCE (L') d'André Du Bouchet (résumé & analyse)

Publié le 08/11/2018

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INCOHÉRENCE (L')

André Du Bouchet. Poèmes, 1979.

 

Dès l’origine, avec Air (1951) et Dans la chaleur vacante (1961), l’œuvre de Du Bouchet (né en 1924) a acquis sa forme définitive: abondance des blancs, interruption de la phrase, contradictions, répétitions. Elle représente l’effort le plus tendu pour saisir l’Être au moyen de la langue, tout en sachant qu’il ne se livre qu’en se dérobant. L’Incohérence est cependant originale par la diversité des textes qu’elle réunit. Le titre est un programme et une description. Un programme: toute cohérence doit être détruite ; le coin qui fend le bois doit lui-même se fendre. Mais «incohérence» contient «un» et «cohérence». Cet éclatement («éclat» est le premier mot clé du recueil) est une avancée vers un centre: «Pour rejoindre j’ai séparé. » Ce centre est le but, il représente l’unité de l’Être, qu’il serait vain de prétendre atteindre. Seul le mouvement pour s’en approcher étant possible, le but se confond avec le mouvement même. Le titre est aussi une description: ce recueil réunit des poèmes, des fragments d’un carnet, des traductions, des études sur des artistes, un commentaire sur Mai 68: mêler sa parole à celle de l’autre permet de faire éclater le « moi » qui n’a de séjour que dans la dispersion unanime de la langue. Le poème est donc un discours sans cesse brisé. L’Être est le muet (autre mot clé) originel et final, silence auquel puise la parole: «Le muet ressource du mot.» Re-source, avec le préfixe de la répétition, laquelle, entre deux occurrences des mêmes termes, entre deux pages non

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