LAISSES d'André Du Bouchet (résumé & analyse)

LAISSES d'

André Du Bouchet. Poèmes, 1979.

Laisses rassemble des poèmes simplement juxtaposés, sans structure d’ensemble. L’absence de pagination accroît cette incohérence (voir L’Incohérence). Le texte ne progresse pas. Chaque fragment est un présent. Mais il ne s’agit pas de fragments d’éternité : le dynamisme qui anime le présent le met au futur antérieur; l’écriture, en dépit de sa rapidité, en est donc une trace. C’est là un des sens du titre: les traces de la mer. Mais la laisse est aussi fragment d’un poème. C’est enfin la courroie du chien: moins une entrave que le lien (la corde) qui unit l’homme à ce que, dans le monde, il recherche, plus loin que tout but atteint ou visible. Ce lien est physique: sans cesse s’échangent les termes qui renvoient à l’homme et ceux qui renvoient au monde. Le visage est engerbé et le chemin a des genoux. Ce qui est recherché, l’être, tend donc à être désigné comme face. Recherche de l’Être, recherche de son être : pour celui qui n’est pas encore un «moi», un sujet, mais doit, sans fin, chercher à le devenir, il n’y a pas vraiment de différence. Le désir s’élance au-delà de tout, se nourrit de sa propre fin et toujours renaît. Ce mouvement apparaît dans la forme de perception comme dans celle