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IPHIGÉNIE de Jean Racine (résumé & analyse)

Publié le 08/11/2018

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racine

IPHIGÉNIE

Jean Racine. Tragédie, 1675. Création en 1674.

 

Iphigénie baigne dans une poésie cosmique où les chemins de l’Asie sont ceux de la destinée. La réussite plastique et la musicalité s’unissent pour conférer à chaque vers une valeur dramatique. Car si la pièce peut se résumer à la question posée par l’exposition — Iphigénie échappera-t-elle au sacrifice exigé par les dieux pour permettre le départ de la flotte grecque vers Troie? —, l’action se complique au fil des mensonges d’Agamemnon, de ses revirements successifs et de leurs effets imprévus. L’amour paternel du roi des Grecs s’oppose à l’ambition qui l’incite, pour obtenir un vent favorable, à immoler sa fille Iphigénie, elle-même partagée entre son devoir d’obéissance filiale et son amour pour Achille. Racine crée la sombre figure d’Éri-phile, aigrie par le malheur et qu’une jalousie implacable oppose à sa cousine Iphigénie; sur la foi d’un nouvel oracle, les Grecs décident de sa mort à la place de l’héroïne: ce personnage, instrument condamné par avance de la

 

colère des dieux, symbolise la fatalité racinienne.

 

Alors que la guerre de Hollande se poursuit. Racine (1639-1699), qui vient d’exalter l’héroïsme et la guerre dans Mithridate, situe l’action d’Iphigénie dans un camp militaire. Le dramaturge, au comble de la gloire, prend des libertés avec le principe de la brièveté et de la simplicité de l’action qu’il avait exposé dans sa Préface de Bérénice* : Iphigénie est la plus longue et la plus chargée d’événements de toutes les tragédies de Racine. Elle marque ainsi un tournant dans l’œuvre du poète en effleurant le problème moral de la relation de l’homme à son existence et à son destin, qui constituera un thème essentiel de Phèdre (1677).

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