Ivan TOURGUENIEV : Premier Amour

« ., 'l i ; ;) (· i L 'histoire de Premier Amour ( 1860) semble ê tre autobiographi­ qu e: le père de Tour­ gueniev , qui a épousé , vraisemblablement par intérêt, une fem­ me de six ans son aînée et bien plus riche que lui, était séduisant et connu pour ses conquêtes féminines.

Comme le père du héros de Pre­ mier Amour, il mou­ rut jeun e.

Le livre La découverte de l'amour P remier Amour peint la passion amoureuse et ses tourments .

Prié au cours d'une soirée de raconter son premier amour, Vladimir Pétrovitch rédige les souvenirs d'un amour qu'il a éprouvé à seize ans et les lit quelques jours plus tard à ses amis.

Amoureux de sa voisine Zinaïda, une belle princesse de vingt et un ans éprise de poésie , il se joint à la foule de ses admirateurs, qu'elle mène à sa guise .

Il se rend compte peu à peu qu'elle en aime un autre.

Il l'épie et finit par découvrir par les bavardages d'un domestique que ce rival est son propre père, qui a épousé une femme de dix ans son aînée.

La famille déménage pour s'installer à Moscou et le père meurt peu de temps après avoir appris que Zinaïda, qu'il a revue à Moscou, est enceinte.

Celle­ ci se marie quatre ans plus tard et meurt en couches sans que le héros l'ait revue .

La nouvelle s'achève par des considérations morales du narrateur âgé sur la jeunesse qui passe et ses péchés.

La perte du paradis de l'enfance L e récit se focalise sur la vision du jeune Vladimir, qui essaie d 'interpréter les signes lui permettant de découvrir le secret de Zinaïda, secret que le lecteur réussit à percer bien avant lui à travers les allusions des prétendants de la princesse et les regards échangés entre elle et le père de Vladimir.

Zinaïda fait accomplir aux hommes qui l'entourent un parcours initiatique où les épreuves auxquelles ils sont confrontés pour mériter une faveur ou les histoires qu'elle les invite à raconter sont supposées déboucher sur la possession de la princesse par le vainqueur.

En fait , malgré deux baisers accordés par la belle , la quête du héros débouche sur un interdit , puisqu 'il découvre que son rival heureux n'est autre que son proprè père et que, de plus, il aime celui-ci.

Cette découverte lui fait quitter le monde de l'enfance pour accéder au monde adulte (il va à Moscou et entre à l 'Université).

La communion avec la nature qui participe, au début du récit, aux souffrances du héros (orage violent la nuit où il comprend qu'il aime) se perd ensuite puisque la nature est le plus souvent à l'opposé de l'état affectif de Vladimir (le parc riant s'étendant devant la maison ne correspond pas à son déses­ poir et à son espionnage jaloux).

La découverte de l'amour l'a arraché à l'heureuse communion avec la nature de son enfance .. »