JEDERMANN

JEDERMANN. La légende de Jedermann est une des transpositions théâtrales les plus connues de la parabole évangélique (Luc, XVI. 19-33) du pauvre Lazare et du mauvais riche. Dans les pays latins, le thème respecte la lettre et l’esprit de sa source évangélique ; dans les pays nordiques, plus enclins aux interprétations allégoriques et morales, il devient une sorte de « moralité «.

★ On connaît en Italie le Contraste du Riche et du Pauvre [Contrasto del Ricco e del Povero} drame sacré d’un auteur anonyme de l’Ombrie (XIIIe siècle). Le Pauvre se présente chez le Riche, qui le repousse rudement et le frappe. Tandis qu’un ange recueille le « pauvre chassé «, les Démons, envoyés par Lucifer, entrent dans la maison du Riche et l’entraînent en Enfer où, en vain, il prie Abraham de lui envoyer Lazare pour lui rafraîchir la langue avec son « petit doigt humecté d’eau «. Sa composition scénique rudimentaire, la rudesse concrète de son langage, prêtent à cette oeuvre un réalisme plein de saveur.