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Jin Ping Mei

Publié le 12/04/2013

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Le titre du roman, Jin Ping Mei, est un jeu de mots composé des noms des trois principales héroïnes : Pan Jin Lian (Pan Lotus-d'Or), Li Ping'er (Li Fiole) et Pang Chun Mei (Pang Fleur-de-Prunier) qui, ensemble, signifient « Fleur dans une fiole d'or «.Dans la Chine ancienne, la fleur symbolisait la femme, et le flacon en or la maison. Les recherches n'ont toujours pas révélé le nom de celui qui a écrit Jin Ping Mei. On sait qu'il a vécu au début du xvue siècle et qu'il dut être un homme bien en cour. Est-ce à dire que ses héros sont des personnages à clés? Rien n'est moins sûr, et cette obscurité a favorisé les affabulations des critiques. Ainsi, une légende veut que l'auteur enduisît les pages de son livre d'un poison mortel avant de l'offrir au fils d' un ministre. Celui-ci, en humectant ses doigts pour tourner les feuillets, aurait absorbé le poison, et, une fois la lecture achevée, serait mort.

« EXTRAITS - ---- --~ «Un gosse saute le mur , ouvre la porte à l'arrière de la maison et la bande se précipite à l'intérieur ...

» Une jeune fille mal mariée M'avoir donné pareil pauvre type, à croire qu'il n'y a plus d'homme en ce foutu mon­ de ! La même chose jour après jour : une mule ! T'as beau tirer, ça ne bouge pas ; tu tapes, ça recule! Une outre à pinard ; au moment critique , t'as beau enfoncer partout l' alène , pas de réac­ tion ! Qu 'est-ce que j'ai bien pu faire dans mes vies antérieures pour l'avoir épousé ? Misère! Livre I, chapitre 1 La première rencontre - Madame, je n 'ose vous demander com­ bien vous compte z de printemps , s' enquit Ximen Qing.

- J'ai vécu vainement v ingt-cinq ans, répon­ dit Lotus-d ' Or ; je suis du dragon , née le 9 du premier mois, vers deux heures du matin.

- Vous êtes, madame, de la même année que mon humble épouse qui est aussi du dragon , mais , madame , elle est votre aînée de sept mois puisqu 'elle est née le 15 de la huitième lune vers minuit.

- Ne compar ez pas le ciel à la terre! Vous me faites mourir de confusion ! s'e x clama Lotus-d'Or .

Livre I, chapitre 3 Une triste fin, mais très morale! Lui dégageant d'une main la poitrine , et, de l'autre, lui plongeant le coutelas au creux du cœur , là où la peau est si blanche et odo­ r ante -cela se fit en moins de temps qu 'il ne faut pour le dire -, d 'un mouvement cir-culaire, il y fait une entaille sanglante d'où jaillit le sang frais.

Le s pupilles de la femme se révulsaient , ses pieds étaient agités de con vulsions.

Serrant le couteau entre ses dents , Wu Song lui élar git des deu x mains le trou de la poi­ trine , et, ave c un bruit de cla­ potis , en tire le cœur acc roché aux cinq vis cères dégoulinant de san g.

Il le place en offrande de vant la tablette , se retourne et d'un coup du coutelas , lui tranche la tête .

Livre IX, chapitre 87 Traduit du chinois par André Lévy.

Éditions Gallimard , 1985 « Le pavillon où les belles jouissent en riant du spectacle des lanternes.

» « A peine avait-elle prononcé ces mots qu'une petite servante apportait du thé infusé aux kumquats confits au miel.

..

» NOTES DE L'ÉDITEUR Jin Ping Mei a fait l'objet d'une traduction intégrale en français alors que le roman est, paradoxalement, introuvable en Chine dans une version non expurgée.

Il a été écrit et imprimé au début du xvne siècle, sous la dyna stie des Ming.

C'est sous cette dynastie que se multiplient les romans imprimés , et Jin Ping Meine fait que développer une anecdote d'un autre roman célèbre , Au bord d e l'eau, récit de brigands celui-là.

L'histoire de Lotus-d'Or est censée se dérouler au xne siècle, soit sous la dynastie des Song.

Il s'agit cependant bien d'un roman caractéristique de la nouvelle Le lire n'a rien de dépaysant pour un lecteur français du xxe siècle, au contraire.

«Lettrés et marchands disposaient alors d'un statut de fait qui les instituait sur ug pied d'égalité et, ( ...

) selon le conte populaire , 1, 2 , 3, 4 grav ures de Liu Yingz u, col l.

Ség u in/ Sipa-Icono société chinoise où les parvenus, les marchands, font désormais la loi.

Pour eux, l'argent permet de tout acheter , même les sentiments ; nous sommes loin de l'univers très aristocratique et féodal des Song.

C'est du reste ce brassage des classes sociales qui rend Jin Ping Mei si actuel.

on pouvait alors aisément , fréquemment , passer d'un groupe social à l'autre.

Qu'e st-ce avant tout que le Jin Ping Mei , sinon l'illustration en cent chapitres de cette vérité sociologique ? » René Etiemble , préface au Jin Ping Mei, Gallimard , 1985.

ANONYME 02. »

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