Devoir de Philosophie

Jocelyn de Lamartine (résumé & analyse)

Publié le 08/01/2019

Extrait du document

lamartine

Jocelyn

 

C’est en 1836 que paraît la première édition de Jocelyn, que Lamartine remaniera ultérieurement. L’auteur avait entrepris cet ouvrage dès 1831, avant même son départ pour l’Orient.

 

Le projet original, qui semble remonter à 1825, prévoyait une immense épopée dont les épisodes divers nous auraient fait parcourir l’histoire tout entière de l’humanité. Dans ce vaste ensemble, Jocelyn ne devait constituer qu’un « épisode ». Mais Lamartine ne pourra réaliser cette épopée gigantesque. Seuls Jocelyn et, en 1838, la Chute d'un ange seront achevés. Jocelyn obtiendra un immense succès populaire. C’est sans doute l’œuvre de Lamartine qui, après Graziella, aura le plus de lecteurs.

 

Pourquoi le succès populaire?

 

Tout d’abord, Lamartine réussit parfaitement à présenter dans la forme conventionnelle du vers une narration dont le caractère émouvant ne pouvait que toucher un auditoire populaire. Est-ce à dire qu’il s’agit là d’un roman en vers s’adressant à la sensiblerie plus qu'à la sensibilité? Non, il y a là, une fois encore, un ton, une authenticité qui n’étonnent pas lorsqu’on découvre à quel point Lamartine a pu investir de lui-même dans l’ouvrage. Dans ce chant de foi et de douleur, on reconnaît de nombreux souvenirs personnels : l'histoire est d'ailleurs globalement inspirée par celle de l’ancien précepteur du poète, l'abbé Dumont. La poésie de l’enfance, l’amour de la figure maternelle, les éléments du paysage sont, eux aussi, nourris de l’expérience propre de l’auteur.

lamartine

« auraient fait parcourir l'histoire tou t entière de l'huma­ nité.

Dans ce vaste ensemble, Jocelyn ne devait consti­ tuer qu'un «épisode >>.

Mais Lam artin e ne pourra réali­ ser cette épopée gigantesque.

Seuls Jocelyn et, en 1838, la Chute d'un ange seron t achevés.

Jocelyn obtiendra un immense succès populaire.

C'est sans doute l'œuvre de Lamartine qui, après Graziel/a, aura le plus de lecteurs.

Pourquoi le succès populaire? Tout d'abord, Lamartine réussit parfa iteme nt à pré ­ senter dans la forme conventionnelle du vers une narra­ tion dont le caractère émouvant ne pouvait que toucher un auditoire populaire.

Est-ce à dire qu'il s'agit là d'un roman en vers s'a dr es san t à la sen sible rie plus qu'à la sensibilité? Non , il y a l à, une fois encore, un ton, une authenticité qui n'étonnent pas lorsqu'on découvre à quel point Lamartine a pu investir de lui-même dans l'ouvrage.

Dans ce cha nt de foi et de douleur, on recon­ naît de nombreux souvenirs personn els : 1' histoire est d'ai lieurs globalement inspirée par celle de 1' ancien pré­ cepteur du poète, l'abbé Dumont.

La poésie de l'enfance, l'amour de la figure maternelle, les éléments du paysage sont, eux aussi, nourris de l'expérience propre de 1 ' auteur.

En outr e, l'histoire, loin d'être un mièvre encourage­ ment à la vertu ou une pieuse apologie du sacrifi ce, possède, dans ses meilleur s moments, une indiscutable acuité tragique.

La ferveur, la souffrance, le sens du don ont fait pleurer des générations de lecteurs, et méritent aujourd'hui d'être reconnus, même si leur contexte idéo­ logique nous paraît archaïque.

L'homme et la nature Le lecteur ne peut qu'être frappé de lïm pon ance accordée dans Jocelyn aux évocations de la nature, notamment de la haute montagne.

Le rythme des saisons y es t essentiel : en eff et le mouvement des cœurs s'unit ou s'éloigne du mouvement de la nature selon une har­ monie proprement musicale.

L'épanouissement de la nature estivale cède la place lors du prem ier hiver à la grotte des Aigles, à un amour encore confus dans le cœur de Jocelyn.

La guérison de Laurence s'associe au mouvement même du printemps.

Si cette nature est idéalisée, sa beauté n'en est pas moins admirablement mise en valeur par le style.

La montagne suscite la nostalgie d'un monde plus pur.

C'est pourquoi, au printemps, elle apparaît comme le lieu même du divin: les fleurs sont un mouvement d'épan­ chement des parfums.

Or, la prière n'estjustement qu'un «parfum des cœurs>>.

Tout aspire à cette effusion, à cette communion.

Les dialogues lyriques évoquent sin­ g ulièremen t l'opéra dans ses plus intenses moments.

La prière devient union fervente avec l'Autre et avec la nature.

Cepend an t l'univers de Jocelyn est loin d'être celui d'un paysage constamment harmonieux.

Un mouvement d'alternance org anis e le texte : à la campagne riante du début succède le lieu clos du séminaire et de l'égli se .

A la haute montagne succède le cachot de l'évêque.

Mais, au fond même de ce cachot, c'est la lumière du visage du prélat qui frappe Jocelyn.

Le négatif renvoie donc, en son fond, au positif.

Amour et christianisme social Les étapes d'un renoncement sont nécessaires : elles recèlent un ordre secret, voulu par Dieu.

C'est tout d'abord à l'amour humain qu'il faut renoncer, au prix du plus haut tragique.

Ce qui, d'un point de vue humain, est épreuve insoutenable permet d'accéder à un ordre supérieur du point de vue divin.

Par une vie de sacrifices, l'homme ne peut qu'entrevoir ce point de vue qu i le dépasse.

Il ac cep te 1' ép re uv e et garde foi dans les hom­ mes eux-mêmes.

La violence pourtant n'est pas ab se nte.

L'évocation du peuple en furie envahissant les lieux saints, massacrant les vieillards, celle des cachots nous parlent et marquent assez l'horreur de la violence qui habite Lamartine.

C'est pourquoi, dans ce monde de lar­ mes (et les références à l'Imitation de Jésus-Christ ne sont pas indifférentes), il convient de s'atteler à la tâche évangélique, de promouvoir un christianisme social, s'attachant non aux dogmes mais à l'es pri t, à la pratique, et ce dans une optique déiste peu conforme aux vues de 1 'Église officielle.

Roman de l'amour et de la foi, Jocelyn.

est aussi le livre d'une idéologie : Dieu, le travail et la famille.

Les passages sur l'éducation annoncent une perspective plus s o cial e, et en particulier l'intérêt pour l'instruction du peuple que Lama rtin e exprimera dès 1843.

Sy nops is .

- L'ou vra g e.

qui ne comp te pas moins de 9 000 vers.

est ré part i en ne uf « ép oq ues » : il est censé constituer le journal trouvé chez un humble curé de ca m pa· gne après sa mort et recueilli par son ami.

Première époque.

Après la rapide évocation d'une ado­ lescence heureuse dans un cadre familial et champêtre apparaît une donnée essentielle : le sacrifice.

Afin que sa sœur puisse épouser celui qu'elle aime.

Jocelyn renonce à s a part d'héritage et entre au séminaire.

C'est alors l'a die u aux lie ux et aux êtres ch é ris de l' e n fa nce .

Deuxième époque.

Jocelyn vit une foi intense dans le lieu clos et sombre du séminaire et de l'église.

Ce recueille­ ment est bien tô t tro ublé : nous sommes en 1793.

et la violence de la Révolution gronde à l'extérieur.

Jocelyn apprend la fuite de sa fam ille .

Le peuple en furie envahit les lieux sacrés.

Le jeune homme échappe au massacre et réussit.

non sans peine.

à gagner un refuge en pleine montagne : la grotte des Aigles.

dans les Alpes du Dau­ phiné.

La splendeur de la nature est pour Joce lyn l'objet d'amples et exaltantes contemplations.

Troisième époque.

En dép it de l'harmonie des lieux.

la solitude pèse au jeune homme.

Mais les événements se précipitent : Jocelyn sauve deux pros crit s poursuivis par les soldats.

Il s'ag it d'un adolescent.

Laurence.

et de son père.

qui, blessé dans la pou rsui te.

meurt en confiant son enfant à Joc elyn.

Laurence devient le compa gnon de Joce­ lyn.

Vie d'amitié et de bonheur dans un cadre grandiose.

Quatrième ép oq ue .

Au printemps.

c'est l'émerveille­ ment devant la nature.

une joie de vivre magnifiquement rendue.

L'amour, lui aussi.

va faire son ch e m in à travers le lyrisme des dia log ues .

Soudain, à l'occ as ion d'une blessure d e Laurence.

c'est la révélation : le compagnon est en réa­ lité une jeune fille.

qui n'a caché son iden tité que par res­ pect des dernières volontés de son père.

L'amitié se change en un amour pur.

Les deux jeunes gens se promet­ tent d'unir leur destinée par le mariage.

Cinquième époque.

Jocelyn est appe lé auprès de l'évê­ q ue de Grenoble.

condamné à l'é cha faud Pour pouvoir faire communier le condamné.

Jocelyn doit accepter d'être ordonné prêtre.

C'est le retour des épreuves.

Désespoir de Laurence et souffrances de Jocelyn.

Sixième époque.

Jocelyn.

séparé de Laurence, traverse une période de te rri bles souffrances morales.

Il est finale­ ment envoyé comme prê tre dans un p etit villa ge des Alpes : Valneige.

Là.

il mène une vie de foi et de renoncement.

Septième époque.

Après un pèlerinage sur les lieux de l'enfance.

Jocelyn su bi t une nouvelle et terrible épreuve.

la mort de sa mère.

Huitième époque.

Méditations de Jocelyn séjournant chez sa sœur.

à Paris .

Ici se trouve le fa me ux texte sur la caravane humaine.

Joc elyn aperço it Laurence malheureuse et quitte Par is dans le d és arro i.

Neuvième époque.

Retour à Valn eige , avec pour tout amour celui de son chien.

Jocelyn se voue entièrement au prochain.

prêchant la tolé ra ,n ce.

éduquant les enfants.

mettant en pratique l'idéal de l'Evangile.

Apo logi e d'une vie patriarcale.

laborieuse mais pure.

Un soir.

il est appe lé au chevet d'une jeune femme mourante : c'est Lau re nc e .

Les retrouvailles sont marquées d'un sceau tra g iqu e.

Laurence et Jocelyn seront tous deux enterrés dans la grotte des Aigles, après que le pauvre prêtre aura trouvé la mort en soi gnan t de s ma la d es .. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles