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Joseph CONRAD : Un paria des îles

Publié le 24/09/2012

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conrad

On trouve dans tout Je roman, des tentatives de la part de Conrad pour sortir, au moyen d'images, des thèmes de la mort et de l'enfer qui dominent le livre (...). Le thème de la mort et de l'enfer possède d'autre part une puissance accrue en raison des images de la Nature que Conrad utilise, Nature dont la présence est bien plus marquée ici que dans Almayer.

Il y a chez Conrad une sorte de metteur en scène minutieux et tatillon qui, dans un décor réel scrupuleusement reconstitué, fait évoluer des personnages qu'il a lui-même connus. Mais au cours des contacts qu'il a eus avec eux, il n'a pu recueillir qu'un fragment de scénario ; il est donc obligé de combler les vides par des hypothèses et il s'efforce de les rendre aussi plausibles que possible, dans le droit-fil de la réalité vécue (...).

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« Photo Mary Evans 1 Explon:r Deuxième livre de Conrad, Un paria des îles fait partie d'une trilogie qui comprend La Folie­ Almayer , Un paria des îles et A la res­ cousse, parus res­ pectivement en 1895, 1896 et 1920.

Conrad, déçu par son livre, le qualifie­ ra en 1900 de "tas de sable" ...

Le livre La des cente aux enf ers d'un "homme sans frè re s" U n mousse hollandais, Willems, est recueilli dans l'archi­ pel malais par un riche aventurier, Je capitaine Lingard.

Celui-ci le fait engager par Hudig, contrebandier en tous gen­ res.

Willems fait fortune dans l'établissement, mais ses mal­ versations J'en font chasser ; le même jour, sa femme métisse, Joanna da Souza, le renvoie.

Lingard lui apprend (il était le seul à l'ignorer) que Joanna est la fille naturelle d'Hudig et lui sauve la mise en le confiant à son agent Almayer, responsable d'un mystérieux comptoir sur le cours du fleuve.

Aucun Blanc ne connaît 1 'existence de cette source secrète de production de caoutchouc, origine de la fortune de Lingard.

Des négociants arabes concurrents font rencontrer à Willems une Malaise dont il tombe fou, Aïssa ; pour ne pas la perdre, il trahira son protec­ teur et révélera à Abdullah, le plus grand négociant musulman de l'archipel, la position exacte du comptoir.

Cette fois, Lingard condamne Willems à rester captif de la forêt équato­ riale ...

Joanna vient le retrouver avec leur enfant.

Aïssa dé­ couvre alors le mariage clandestin de Willems et le tue.

"C'est à coup s ûr le plus tropical de mes récits orientaux" C urieux destin que celui de Conrad qui navigua vingt ans avant de devenir un des· plus grands écrivains de langue britannique.

Un paria des îles fut écrit sur la suggestion de Garnett, lecteur dans la maison d'édition qui avait publié La Folie-A/mayer ; les deux ouvrages restent indissociables puisqu'ils mettent en scène les mêmes personnages dans le même décor.

Les héros de ce roman s'inspirent d'individus réels, et le fond de l'histoire repose sur des faits authentiques.

Almayer est le portrait retouché d'un négociant eurasien croisé par Conrad, Lingard a eu un modèle vivant.

"L'homme qui me suggéra Willems", écrit l'auteur dans la préface, "n'était pas particulièrement intéressant en soi.

Il éveilla mon intérêt par sa situation de dépendance, par son statut étrange et mal défini d'Européen épuisé, suspecté, détesté" pour "avoir amené les Arabes sur le fleuve".

On notera que beaucoup d'épisodes dou­ teux du début de la vie de Conrad restent obscurs ...

S'est-il pro­ jeté dans Willems ?. »

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