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JOURNAL DU VOLEUR de Jean Genet (résumé & analyse)

Publié le 09/11/2018

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JOURNAL DU VOLEUR

Jean Genet. Autobiographie, 1949.

 

L’écriture autobiographique permet ici à Genet d’explorer les profondeurs de son âme. Ce n’est pas l’ordre chronologique du journal qui prévaut mais un ordre plus intérieur, plus associatif, qui va et vient dans le temps. Genet tente de comprendre et de faire comprendre la fascination qu’il éprouve pour le mal. Dans le Barrio Chino de Barcelone, heu clé de sa jeunesse, où ♦ se déploient les fastes de l’abjection», il importait plus que tout de regarder le mal en face plutôt que de le méconnaître : ce regard a ceci de commun avec le langage poétique qu’il peut transfigurer la réalité, transformer la laideur en beauté et procéder ainsi à un renversement total des valeurs. Dès lors, toutes les formes du mal, prostitution, pédérastie, trahison, permettent l’accomplissement de cette grâce éblouissante. La lâcheté et la veulerie d’un Stilitano, minable truand de Barcelone, ou même le sadisme des S.S. exerceront ainsi sur Genet une irrésistible séduction.

Le Journal du voleur marque une étape importante dans l’œuvre de Genet (1910-1986) en ce qu’elle consacre une rupture définitive entre le «je» d’autrefois et le « je » qui écrit -. «Ma vie doit être légende... et sa lecture donner naissance à quelque émotion nouvelle que je nomme poésie. Je ne suis plus rien qu’un prétexte. » Le journal met ainsi un terme à une série autobiographique commencée quelques années plus tôt avec Querelle de Brest, Pompes funèbres, Notre-Dame des Fleurs et Le Miracle de la rose. 

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