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Julien GRACQ : Le Rivage des Syrtes

Publié le 22/09/2012

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gracq

"Le roman se déroule avec une noble ordonnance qui l'a fait comparer au "prélude wagnérien d'un opéra qui ne serait pas joué". C'est que, pour Julien Gracq, l'essentiel n'est pas de conter une aventure mais de suggérer un univers étrange, hors du temps et de l' histoire; dans une sorte de clair-obscur, maintenu tout au long de ce vaste "poème en prose" par la magie des images et l'envoûtement d ' un style très concerté, il entretient un climat de mystère et - c 'est un de ses mots clés de suspens : nous vivons, parfois jusqu'à l' angoisse, l' attente d'une catastrophe vaguement pressentie mais impossible à situer et à contrôler, comme si l'auteur voulait nous faire éprouver, jusqu 'au plus profond de notre être, la condition de l'homme devant le destin."

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« Plus que de raconter une histoir e, ce que Gracq tente de faire dans Le Rivage des Syrtes, c'est de sug­ gérer un uni vers étrange.

D'oû un goût du détail, des descriptions précises de l 'état intérieur du héros, ainsi que cer­ taines lenteurs, très étudiées , dans le mouvement même du ré c it.

Le lecteur apprend , à l'aid e de quelques indi ces discrets , qu'au Farghestan aussi, l'idée de guer­ re s'est soudain ral­ lumée.

En insinuant par ce moyen qu'on a affaire à deux "frères ennemis ", Gracq peut déve­ lopp er le thème du double qui lui est très cher.

Le livre L'hér itage du surréalisme J ulien Gracq fut témoin, dans son adolescence, de la tornade littéraire française la plus violente du XX e siècle : 1 'émer­ gence du surréalisme.

En 1924, quand André Breton donne au mouvement surréaliste son impulsion décisive, Gracq a qua­ torze ans : l'âge de toutes les influence s.

Pourtant , ce norma­ lien de talent sut s'extraire -au moins partiellement -de la "pieuvre" surréaliste, et produire un art tout à fait original, dont Le Riva ge des Syrtes, couronné par le prix Goncourt en 1951, fut l'expression la plus réussie.

Mais Gracq, soucieux de dissocier sa per sonn e de 1 'écrivain, refusa de recevoir le prix .

Dans un monde figé, l'attente d'un événeme nt L a seigneurie d'Orsenna est un vieil empire figé et décli­ nant, vivant seulement de sa gloire passée.

Sa torpeur est à 1 'image de la guerre qu 'elle livre depui s trois cents ans au Farghestan, pays sit ué sur 1 'autre rive de la mer des Syrtes.

Les deux belligérant s, en effet, s'ignorent depuis longtemps, et aucun ne semble pressé de reprendre un conflit qui n 'ex iste plus que dans les archives.

Mais voilà que, pour des raisons mystérieuses , on se remet à parler avec passion du Farghestan, dans le peuple et même dans les milieux cultivés d 'Orsenna.

C'est comme si tout e une nation s'enflammait soudainement pour secouer son inertie.

Aldo, jeune officier dépêché sur le rivage des Syrte s, va servir malgré lui d'instrument à ce brusque réveil.

Gagné par 1 'exaltation quasi mystique qui souffle dans son entourage à propos du Farghestan, et entraîné lui-même par une irrésistible impulsion , il commet l' irrépa­ rable : une nuit, alors qu'il commande une patrouille côtière, il décide de se rendre en terre ennemie, où il essuie trois coups de canon.

Cet incident diplomatique sera le prétexte à la re­ prise de la guerre, que le Farghestan semblait souhaiter aussi ardemment que la seig neu rie d 'Orsenna, et qui, selon toute vraisemblance, anéantira cette dernière.. »

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