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RIVAGE DES SYRTES (le). Roman de julien Gracq (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)

Publié le 07/11/2018

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RIVAGE DES SYRTES (le). Roman de julien Gracq, pseudonyme de Louis Poirier (né en 1910), publié à Paris chez José Corti en 1951.

 

À ce livre fut décerné le prix Gon-court, refusé par un écrivain qui se montrait ainsi conséquent avec lui-même puisqu'il avait fait paraître l'année précédente un vigoureux pamphlet pour fustiger les méfaits des prix littéraires et de la \"critique officielle\" : la Littérature à l'estomac.

 

Aldo, jeune héritier d'une noble famille de la vieille Seigneurie d'Orsenna, s'ennuie dans cette ville moribonde et obtient un poste d'« Observa teur» dans la province éloignée et côtière des Syrtes. De l'autre côté de la mer se trouve le Farghestan, ennemi héréditaire contre lequel la guenre effective s'est éteinte depuis trois siècles. La garnison, réduite, est commandée par le capi taine Marino. Celui-ci apparaîtra jusqu'à la fin des événements comme une incarnation de la volonté de maintenir l'état de stagnation régnant dans le pays depuis tant d'années. Le jeune homme mène à l'« Amirauté » une vie retranchée et goûte le charme de ce dépouillement Ses déambulations dans la forteresse le ramènent souvent vers une salle (la « chambre des cartes ») où la « ligne rouge ». précisément tracée sur le papier, des frontières maritimes du tenri-toire, lui donne à songer. La princesse Vanessa Aldobrandi, jeune femme qu'il a rencontrée auparavant à Orsenna, l'invite dans sa résidence de Maremma, ville à demi abandonnée de la province (la « Venise des Syrtes ») où peu à peu se fait jour et circule une rumeur concernant une éventuelle reprise des hostilités avec le Farghes tan. À cette fièvre montante la belle Vanessa, belle « de la beauté souveraine de la catastrophe ». semble prendre une part mystérieuse. Comme si elle était chargée, en le prenant au piège du désir qu'il éprouve pour elle, de mener Aldo à jouer un rôle, déterminé par l'invisible auteur de la tragédie qui se noue, dans ce besoin impérieux qui se répand dans tout Orsenna de sortir de l'enlisement : « Le désir que les jours de la fin se lèvent et que monte l'heure du dernier combat douteux. » Aussi inéluctablement qu'il a eu accès à la chair somptueuse de la princesse, le jeune officier sera poussé à franchir, lors d'une patrouille en mer, la ligne fatidique qui va rouvrir les hostilités. Il est convaincu de répondre en cela, en s'en faisant l'instrument, à un puissant souhait de réveil qui parcourt le pays, même si cette sortie de l'anesthésie doit le mener à sa perte. Dès lors Aldo ne cessera de s'intenroger sur sa propre responsabilité dans un processus qui, au moment où il fait ce récit, a effectivement conduit Orsenna à sa ruine. Ayant mesuré la gra vité de son acte, il n'en comprendra le caractère inévitable qu'au moment où le véritable instiga teur du mécanisme fatal, le vieux Danielo, main tenant maître de la Seigneurie, lui révélera qu'il n'en fut qu'un rouage, trop docile au désir d'en finir manifesté par les quelques forces encore vives d'une civilisation exsangue.

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« doxalement à la part d'ombre qui y est savamment entretenue, habilement maintenue jusqu'au dénouement .

Même si le parcours du narrateur se subdivi se en dévoilements successifs, ceux-ci restent partiels, et la totalité de ces révéla tions ne suffit pas pour recomposer la trame entière des mo­ biles du drame, ni surtout pour comprendre par quel cheminement ce grand corps exténué qu'est la Seigneu­ rie d'Or senna parvient à trouver la res­ source du sursaut qui la conduit à rom­ pre avec l'idéol ogie d'agonisa nt dans laquelle il s'é tait enlisé.

Selon J.

Gracq,. »

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