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Julien GRACQ : Préférences

Publié le 22/09/2012

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gracq

« Avec La Littérature à l'estomac, Gracq apparaît comme l'héritier direct du Léon Bloy de Belluaires et porchers. Tous les libelles poussivement éclos en ce dernier quart de siècle n'ont jamais fait que diluer le curare dispensé d'une main sûre au tout venant du provincialat littéraire par un sagittaire colérique. A tel point que la camisade de Gracq semble une anticipation orwellienne d'une actualité qui n'en finit pas d'aller croissant. - Hubert Haddad, Julien Gracq, la forme d'une vie, éditions Le Castor astral, 1986

 

 

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« Photo Gastaud 1 Sipa-Press Ces textes ont été pour certains radio­ diffusés, pour d'au ­ tres publiés dans des revues ou prononcés lors d'une conféren­ ce.

Le plus célébre d'entre eux, le pam­ phlet intitulé La Lit­ térature à 1 'estomac (paru en 1950 dans la revue Empédocle grâce à Camus), fit scandale dans le monde de l'édition.

C'est Gracq qui choisit de le placer en tête de l'ouvrage.

Les textes qui suc­ cèdent à l'éclatante Littérature à l'esto­ mac célèbrent avec bonheur des écri­ vains ou des œuvres qui ont à jamais marqué Louis Poi­ rier, dit Julien Gracq.

Le livre Mon plaisir en littérature Q uelqu es pages dédiées à Rimbaud , "le centenaire inti­ midant ", au poète Edgar Poe, "notre oncle d'Amérique", lu à treize ans, à Barbey d' Aurevilly, "ce chouan à la forte enco lure".

Chateaubriand, "le grand paon", "ce bel oiseau qui gonfle ses plumes ...

qui a eu la chance suprême : les chefs­ d 'œuvres donnés dans la vieillesse", arrache cet aveu à l'au­ teur : "Nous lui devons presque tout" ; sans oublier le spectre du Poisson soluble, recueil de son ami André Breton, dont la lecture "nous replace au cœur de la poésie surréaliste".

Gracq évoque encore le Béatrix de Balzac , "roman singulier à la folie dépaysante" , puis Penthésilée de Kleist , chef-d'œuvre du théâtre romantique allemand, traduit en 1954 pour Jean-Louis Barrault , "pièce à prendre ou à laisser.

Pour ma part, je prends.

Nous y perdrions trop ." Préféren ces s'achève sur une lumi­ neuse approche des Falaises de marbre de Jünger, "à lire comme un livre emblématique".

La deuxième édition de 1969 a été enrichie d'un essai sur Novalis.

"En fait de critique, dans ce livre, j'ai surtout parlé de mes préférences, de ce que j'aimais." G racq nous rappelle que, pour lui, lire et écrire demeurent des activités indissolublement liées et qu'il n'a jamais cessé de se livrer, parallèlement à sa carrière de romancier, à la découverte d'auteurs.

Si certaines de ces études ont été solli­ citées, on devine que Gracq n'a accepté la tâche qu 'en vertu de ses prédilections.

L'émotion guide son choix.

Quand il dénonce dans La Littérature à l'estoma c, avec une "clairvoyance de somnambule", la cuisine du monde des lettres et l'ingérence grandissante du non-littéraire (le commerce) sur le littéraire (l'œuvre), il monte , tel un croisé, à l'assaut d'un système qui n'a plus à démontrer son omnipotence.

Il aggrave son cas en 1951 en refusant le prix Goncourt pour Le Riva ge des Syrtes .... »

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