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KIM-VAN-KIÉU

Publié le 26/08/2015

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KIM-VAN-KIÉU. Poème de Nguyên Du, mandarin et poète viêt-namien (1765-1820). Composé de 3.254 vers sur le rythme de six-huit (vers de six et de huit pieds alternés), ce poème est considéré à juste titre comme le chef-d'oeuvre de la poésie classique viêt-namienne. Le titre de l'oeuvre est tiré des noms mêmes des principaux personnages du poème : Kim-Trong, Thuy-V ân et Thuy-Kiêu. Outre cette appellation communément connue, l'oeuvre de Nguyên-Du porte encore divers titres, selon les éditions, tels que : Truyên Thuy-Kiêu [Histoire de Thuy-Kiêu] ou Doan-Truong Tan-Thanh [La nouvelle voix des coeurs trisésl. Kim Vein-Kiêu, est tiré d'un obscur roman chinois, mais, Nguyên-Du, par son génie et la magie de son verbe, a totalement métamorphosé l'oeuvre originale et l'a recréée, lui donnant une vie propre, une âme nouvelle. Au moment où le viêt-namien sortait à peine de sa condition d'idiome inférieur, parlé seulement par le peuple — la langue des lettrés étant alors le chinois, tout comme le latin par rapport au francais des premiers temps — c'est le mérite de Nguyên-1)u d'avoir su, par un art dont il possédait seul le secret, donner à la langue nationale une richesse et une musicalité inconnues, en faire un instrument supérieur au service de son inspiration et s'élever d'emblée à des sommets jamais encore atteints, même de nos jours. Kim-1 4n-Kiêu est l'illustration de la thèse soutenue par l'auteur, d'après laquelle les êtres supérieurs sont toujours victimes des rigueurs du Destin. En effet, dès les premiers vers du poème, Nguyên-Du pose en axiome la loi dite « de compensation «, qui veut que les personnes favorisées sous le rapport du talent et de la beauté soient inéluctablement vouées au malheur et que « le Ciel bleu poursuive de sa jalousie implacable les joues roses «.

 

Thuy-Kiêu, l'héroïne du drame, est une jeune fille de seize ers, d'une beauté remarquable et qui a reçu en partage tous les dons de l'esprit. Issue d'une famille bourgeoise, celle des Vuong, elle a une soeur cadette, Thuy-Vân, qui lui cède à peine en grâces et en séductions, et un jeune frère, Vuong-Qua,ng, qui s'est déjà fait un nom dans le monde des lettres. Un jour de printemps, à l'occasion de la fête de la Toilette des Tombeaux, ils font, tous trois, une promenade en montagne. Ils s'arrêtent devant une tombe abandonnée, celle de Dam-Tiên dont l'histoire leur est racontée. Celle-ci, une cantatrice de renom, qui eut son heure de célébrité et une foule innombrable d'admirateurs, a été enlevée dans la fleur de l'âge, et sa sépulture est maintenant délaissée de tous. Cette ingratitude du sort et l'inconstance des hommes frappent vivement Thuy-Kiêu, qui verse quelques pleurs et compose un poème à la mémoire de l'infortunée. Sur la route de retour, ils font la rencontre d'un ami de Vuong-Quang, Kim-Trong, aussi beau cavalier que galant homme, et par surcroît, fin lettré. Cette brève rencontre suffit à faire germer dans les deux jeunes coeurs un tendre sentiment, cependant encore confus. Rentrée chez elle et sous le coup des impressions de la journée, Thuy-Kiêu voit en songe I)am-Tiên qui vient à elle, pour la remercier d'avoir compati à son sort et de lui avoir dédié un poème. Elle lui révèle en même temps que son nom à elle, Thuy-Kiêu, est également inscrit dans le « Tableau des Coeurs brisés «, et qu'on ne saurait échapper à sa destinée. Thuy-Kiêu se réveille toute bouleversée et tremble pour son avenir. De son côté, Khn-Trong ne peut détacher ses pensées de la radieuse apparition et cherche à, se rapprocher de l'élue de son coeur. Il vient s'installer près de chez Thuy-Kiêu, réussit à, la joindre et à lui avouer ses sentiments. Une tendre idylle s'ébauche entre les deux jeunes gens qui se jurent un amour éternel. Mais les malheurs ne tardent pas à s'abattre sur les infortunés amants. Kim-Trong apprend la nouvelle du décès de son oncle et doit rentrer précipitamment dans sa province

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