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L 'Adolescent de Dostoïevski

Publié le 05/04/2013

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Du vivant de Dostoïevski, L'Adolescent a tout d'abord été publié dans la revue mensuelle Les Annales patriotiques, de janvier à septembre 1875, puis sous forme de volume l'année suivante. Il est donc compris entre Les Démons (ou Les Possédés, 1870) et Les Frères Karamazov (1879). Le roman est écrit à la première personne, comme s'il était écrit par Arkadi, comme s'il s'agissait, selon les propres mots de Dostoïevski, de « la confession d'un grand pécheur «.

« « 11 la prit( ...

) sur ses bras aussi aisément qu'une plume, et, d'un air insensé, se mit à la promener à travers la chambre comme un enfant.,.

~ ------ - EXTRAITS Arkadi parle de son idée fixe Mon idée, c'est d'être Rothschild.

J'invite le lecteur au calme et au sérieux.

Je le répète : mon idée, c'est d'être Rothschild, d'être aussi riche que Rothschild ; pas simplement riche, mais pré­ cisément comme Rothschild.

Dans quelle intention, pour quelle raison, quels buts je poursuis c'est de quoi il sera question plus tard.

Pour le moment, je prouverai seule­ ment que l'obtention de mon but est mathématiquement garantie.

La chose est infiniment simple, tout le secret consiste en deux mots : opiniâtreté et continuité.

-Nous connaissons cela, me dira-t-on, ce n'est pas nou­ veau.

En Allemagne, chaque « Vater » le répète à ses enfants.

Et pourtant votre Rothschild (feu James Rothschild, de Paris, dont je parle) a toujours été unique, tandis qu'il y a des millions de« Vater ».

Je répondrai : - Vous assurez que vous le connaissez déjà, or vous ne connaissez rien du tout.

Il est un point pourtant sur lequel vous avez raison : si j'ai dit que c'est une chose infiniment simple, j'ai oublié d'ajouter que c'est aussi la plus difficile.

Toutes les religions et toutes les morales du monde se ramènent à ceci ; «Il faut aimer la vertu et fair le vice.

»Quoi, semble-t-il, de plus simple ? Eh bien ! faites donc quelque chose de vertueux, fayez un seul de vos vices, essayez un peu ! Tout est là.

L '« adolescent » arrive à la fin de sa confession J'ai terminé.

Certains lecteurs voudraient peut-être en savoir plus long : qu'est-il advenu de mon « idée », qu'est-ce que cette nouvelle vie qui a commencé pour moi et dont je parle si mystérieusement? Mais cette nouvelle vie, cette voie nouvelle qui s'ouvre devant moi c'est justement mon « idée », la même qu'autrefois, mais sous une forme toute différente, au point qu'on ne la recon­ naît plus.

Tout cela ne peut pas entrer dans ces mémoires, parce que c'est une tout autre chose.

L'ancienne vie est finie, et la nouvelle ne fait que commencer.

J'ajouterai cepen­ dant l'indispensable.

Tatiana Pavlovna, mon amie sincère et aimée, me presse à peu près chaque jour d'entrer absolument et au plus tôt à l'Université: «Ensuite, quand tu auras terminé tes études, tu verras ce que tu as à faire.

Pour le moment, termine tes études.

» J'avoue que cette proposition me donne à ré­ fléchir; mais j'ignore totalement la décision que je prendrai.

Traduction de Pierre Pascal «J'errai donc par les rues, sans distinguer où j'allais, et j'ignore d'ailleurs si je voulais aller quelque part.

,.

, NOTES DE L'EDITEUR « Entre Les Démons et Les Frères Karamawv, L 'Adolescent semble secondaire, et la plupart des commentateurs l'ont dédaigné.

Il est cependant l'un des cinq grands romans de Dostoïevski et, pour être moins tragique que les autres, il n'est pas moins riche de substance.

Il a cette originalité de traiter un sujet difficile, alors négligé : la psychologie de cet âge trouble où de l'enfant émerge l'homme.

Il abonde en motifs d'intérêt.

Enfin il est, si l'on excepte le second Journal d'un écrivain, l'avant­ demier ouvrage de l'auteur, et de ce fait il a droit à une considération particulière.

» Pierre Pascal, introduction à L 'Adolescent, Gallimard, 1956.

« Quels sont les moyens -désignés comme bas - pour parvenir à la puissance ? L'argent, a répondu Raskolnikov ; l'argent, crie-t-on à chaque page de L'idiot ; et si, dans Les Démons, l'auteur, saisi par le drame netchaeviste, s'est éloigné de ce sujet, l'adolescent retourne au dieu Moloch.

" L'argent est l'unique force capable de conduire une nullité au premier rang.

" Mais si Arkadi Dolgorouki disposait de la puissance que confère l'argent, que voudrait-il en faire ? SI SEULEMENT J'AVAIS LA PUISSANCE, JE N'EN AURAIS PLUS BESOIN, répond l'adolescent » .

Dominique Arhan, Dostoïevski, Le Seuil, 1967.

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