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La Cousine Bette (résumé & analyse) de Balzac

Publié le 15/11/2018

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La Cousine Bette
 
Regroupée avec le Cousin Pons sous le titre général les Parents pauvres, la Cousine Bette, « scène de la vie parisienne », paraît en feuilleton dans le Constitutionnel d’octobre à décembre 1846. Si Bette, comme Pons, est méprisée par sa famille, elle résiste cependant à ce mépris en lui opposant une jalousie et une haine qui contribuent à dévoiler autant les structures de l’âme humaine que les mécanismes sociaux contemporains. « La cousine Bette, dit Balzac, est la parente pauvre, accablée d'injures, vivant dans l’intérieur de trois ou quatre familles et prenant vengeance de toutes ses douleurs ».
 
Synopsis. —Juin 1838. A cinquante ans, le baron Hulot. qui mène une vie de débauché, a presque ruiné sa famille. Adeline Hulot, malgré les nombreuses infidélités de son mari, lui est toujours restée dévouée. Adeline a fait venir à Paris, en 1809, sa cousine Lisbeth Fischer, surnommée Bette, vieille fille aigrie qui évoque devant Hortense, la fille du baron, son « amoureux », un jeune orfèvre de vingt-neuf ans, réfugié livonien, le comte Wenceslas Steinbock. Le baron entreprend la conquête de Valérie Marneffe, une voisine de Bette, dont le mari travaille sous sa direction. De son côté, Hortense s'est arrangée pour rencontrer Wenceslas. Les deux jeunes gens s'éprennent l'un de l'autre et leur mariage, au grand dam de Bette qui tente de s'y opposer, est célébré peu après.
 
Trois ans plus tard. Valérie additionne le nombre de ses amants : Hulot, Crevel (qui courtise par ailleurs Adeline), le baron brésilien Montés, mais aussi Wenceslas. Alors que les affaires de Bette semblent florissantes (elle est sur le point d'épouser le maréchal Hulot, frère du baron), la situation de la famille Hulot se détériore. On découvre les frauduleuses opérations financières montées par le baron. Celui-ci quitte sa famille et s’établit avec une jeune ouvrière. Olympe Bijou, à la tête d'un établissement de broderie. Une intervention royale sauve in extremis la

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« famille Hulot de la ru in e : mais le maréchal.

qui s'estimait déshonoré.

est mort.

Mars 1843.

La baro nne.

devenue dame de charité, par­ court les quartiers misérables de Paris.

Après la mor t de Marneffe.

Valérie ép ou se Crevel qui déshérite sa fille Cèles­ t in e .

Le mari de celle-ci, Victorien Hulot.

fait intervenir Mme de Saint-Estève.

une pare nt e de Vautrin.

Valérie et Crevel.

atteints par une lè pre mys tér ie use .

dis p ara iss ent .

dans des souffrances terribles et pitoyables.

La bar on ne .

qu i a retrouvé son mari.

le ramène chez leur fils.

Devant le bonheur retrouvé des Hulo t.

Bette meurt de rage et de jal ou sie .

Mais le baron ne s'est pas amendé.

et une nou­ velle et cruelle in fid é lit é touche mortellement Adeline.

La vieille fille semble investie de forces telluriques qui, revenues du fond des âges, permettent de fréquentes comparaisons avec le primitif ou l'animal.

Des cheveux «d'un noir luisant», des «sourcils épais et réunis par un bouquet», des « bras longs et forts », des «pieds épais », une « face longue et simiesque » laissent deviner derrière la paysanne des Vosges un «cara c tère de Corse et de Sauvage».

Le célibat- et c'est là une loi de la société, selon Balzac -nourrit dans le s êtres une « éner­ gie à escalader le ciel».

Douée d'une «volonté puis­ sante », Bette subjugue Wenceslas par la « flamme magnétique» de son regard.

Capable d'aller au bout d'elle-même, jo uiss ant de la vie par Valérie Marneffe interpo sée, elle est l'incarnation femelle de Vautrin et atteint, dans le mal, une dimension sublime.

Comme le forçat, elle puise sa force dans la vengeance, qui est, selon elle, le principe de toute vie («J'ai vu la vengeance partout dans la nature » ).

Ainsi la haine semble-t-elle se détacher du personnage pour devenir un acteur romanes­ que de premier plan, un phénomène qui transcende l'hu­ manité et la société, «une abstraction active.

au-dessus des êtres et des choses ».

Mais cette «fille ardente» est passionnée «à vide».

Son énergie s'épuise avant de véritablement s'exprimer, la reléguant ainsi dans un rôle de parasite social auquel elle ne peut échapper.

Bette n'existe que par autrui, confidente ou complice, elle est avant tout le « confes­ sionnal de la famille ».

S'opposant à cette rage sans objet, à cette énergie qui se dissipe, la passion d'Hu lot, destructrice mais toujours re nais sa n te, prend rétrospectivement une tout autre dimension.

Si Hulot, comme Bette, met toute son énergie au service de sa pass io n , en refusant de capituler devant les exigences d'une virilité faiblissante, il supplante l?ro ­ gressivement dans le roman le personnage de la cous 1ne , dont la passion, plus spectaculaire, s'affirme finalement moins dangereuse.

Alors que Bette finit par dispara !tre, vaincue par une société qui la dépasse, Hu lot poursuJt sa quête passionnée des femmes jusqu'à la dernière ligne de l'œuvre, remettant par là même en cause l'institution majeure du mariage, sur laqu elle repose, en grande par­ tie, la société.

L'intérêt, de fait, se déplace peu à peu de l'univers de la \oie privé e, où règ nen t les femmes, et donc la cousine Bette, à celui de la vie sociale, celui des hommes, menacé par le baron Hulot.

La société, pour le Balzac de 1846, se définit toujours par l'argent, mais ce d ern ier s'in carne dorén av�nt dans des types qui, comme le successeur de César B1rotteau, M.

Crevel, ce «commerçant parvenu», expriment de nouveaux rapports entre les individus.

Autant Birotteau était généreux et inventif, autant Crevel est un calcula­ teur sans génie, égoïste et grossier.

L' appartemen � ?e ce « représentant si naïf et si vrai du parvenu pans1en » regorge de « toutes les belles choses vulgaire � 9ue pro­ cure l'argent >>.

C'est qu'une nouvelle bourgeo1s1e tnom­ phe, celle des négociants, qui gardent jusqu'à leur mort le même esprit commerçant.

Leur ridicule, d' aill �urs, ne les empêche pas de triompher dans tous les mtheux : ceux de la finance comme ceux de la vie pu bliq ue.

«Je suis de mon temps, dit Crevel (qui est maire de son arrondissement), j'aime l'argent ».

De ce monde, non plus vivifié fantastiquement, mais déshumanisé et abêti par le pouvoir de l' arge nt, la que s­ tion de la cousine Bette reçoit 1 'éc lai ra ge d écisif : « Que peut une parente pauvre contre toute une famille riche?» Malgré la présence toujours inqu iétant e et fascinante de Paris (les personnages passent sans transition des appar­ tements misérables aux riches hôtels particuliers, des nouveaux. »

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