La Danse de mort

« «ALICE.

-••• Un vrai vampire.

Il veut intervenir dans la vie des autres, absorber l'intérêt d'autres existences, décider et ordonner pour autrui ...

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EXTRAITS ~~~~~~~- Présentation d'Alice et du capitaine LE CAPITAINE.

- Il y a encore du bourgogne à la cave? ALICE.

-Nous n'avons plus de cave depuis cinq ans, que je sache.

LE CAPITAINE.

- Tu ne sais jamais rien.

En attendant, il faudra penser au nécessaire pour nos noces d'argent.

ALICE.

-Tu as vrai­ ment l'intention de lesfêter? LE CAPITAINE.

~Na­ turellement.

ALICE.

- Il serait plus naturel de ca­ cher notre misère, notre misère de vingt-cinq années ...

LE CAPITAINE.

Oui, chère Alice, ce fut une misère, mais nous avons eu quelques bons mo­ ments.

Et il convient de tirer profit du peu qui nous reste, parce qu'après, fini.

ALICE.

- Fini ? Si seulement c'était vrai ! Alice met en garde Kurt contre les manigances de son mari KURT regarde par la fenêtre.

- Regarde-le, il est debout sur le rempart, en pleine tempête.

ALICE.

- Il est bien à plaindre ...

d'être comme il est.

KUJIT.

-Vous êtes à plaindre tous les deux ...

Que peut -on faire ? ALICE.

- Je n'en sais rien ...

Il y a aussi un paquet de factures dans le courrier, mais il ne les a pas remarquées ...

ALICE, près de la fenêtre.

- Il a ouvert son manteau et le vent s'engouffre dans sa poitrine.

Il veut mourir.

KURT.

-Je ne crois pas.

Tout à l'heure, quand il a senti sa vie lui échapper, il s'est cramponné à la mienne, organisant mes affaires, comme s'il avait voulu se glisser dans ma peau et vivre à ma place ...

ALICE.

- C'est bien de lui.

Un vrai vampire.

Il veut intervenir dans la vie des autres, absorber fintérêt d'autres existences, décider et ordonner pour autrui, dès que sa propre vie ne l'intéresse plus ...

Et rappelle­ toi bien cela, Kurt, ne le laisse jamais pénétrer dans ta vie intime, ne lui fais jamais connaître tes amis, ou il te les prendrait.

Il est diabolique dans ce genre d'exercice .

Et tes enfants, s'il les rencontrait, deviendraient vite ses meilleurs amis, il les conseillerait, les éduquerait selon son bon plaisir, mais surtout contre le tien.

Traduction d'Alfred Jolivet et Georges Perros « LE CAPITAINE.

- Kurt, ne me quitte KUJIT.

-C'est parfois une chance de ne rien voir.

pas, elle me tuera.

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'-----'-""-'--- ---"'---L-L'--"- --'- ~ -----'-'!l.!ill'--'L! ~ "----'-'L..l'--'-' !:.!J NOTES DE L'ÉDITEUR « Il est impossible de ne pas être frappé du don merveilleux que Strindberg possède ( ...

)de créer des personnages qui, en dépit de la complexité de leur nature et de leur caractère symbolique, gardent néanmoins leur réalité et leur individualité, et sont bien vivants.

Et quel art prodigieux pour mettre en œuvre les sujets, même les plus abstraits ! Que si le mouvement nous paraît parfois un peu lent, les situations sont fortes, saisissantes, logiquement dérivées des caractères, les dénouements naturels et pathétiques.

Que dirai-je enfin du style, vraiment scénique, imagé, toujours approprié aux personnages( ...

) et auquel on ne peut reprocher de temps à autre qu'un peu de brutalité inutile ou d'emphase?( ...

) Voilà du théâtre et du meilleur.

» Charles de Casanove, Revue d'art dramatique, juillet 1982.

« Tout le théâtre de Strindberg est une longue dispute.

Qui se livre à cette dispute ? Un homme, le héros, et" les autres"; et dans cette dispute, que fait cet homme, que font les autres ? Ils se cachent, ils 1 coll.

Viollet 2 Tod und Mann, de Schiele, Egon Schiele, Aus der Sanvnlung Leopold, Pre. »