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La Faute de l'abbé Mouret

Publié le 05/04/2013

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La Faute de l'abbé Mouret parut d' abord grâce à !'écrivain russe Tourgueniev, dans Le Messager de l'Europe, à SaintPétersbourg. Puis il fut édité en France en 1875 ; Zola avait alors trente-cinq ans. Ce roman est la cinquième partie des Rougon-Macquart ; mais, pour la première fois, il n' est pas politique et il n'est pas situé expressément sous le second Empire.

« « Allons, dépêche-toi.

Je t'attends , Serge.

» EXTRAITS ~~~~~~~~ Serge Mouret et Albine succombent à l'amour Et ils s'arrêtèrent,frémissants de ce premier baiser.

Elle avait ouvert les ye u x très grands.

Il restait la bouche légèrement avancée.

Tou s deux, sans rougir, se regar­ daient.

Quelqu e chose de pui ssant, de souverain l es envahissait ; c'était comme une rencontre lon gtem ps attendue, dans laqu elle ils se revoyaient g randi s, fai ts l'un pour l'autre, à jamais liés.

Ils s'étonnèrent un ins­ tant, levèrent les re­ ga rds vers la voûte r e li gieuse des feuil- ·~· Lag es, parurent in- ' "': i terroger le peuple .

.'· ··.; p a is ibl e des ar- '" • '.• bres, pour retrou­ ,.i~J' ·v~ • verl'échodeleur ,.

.

.

• 1·/ b .

( 1, ;1 ~1, aiser.

...

) Serge et Albine découvrent un lieu où leur ingénuité se transforme en culpabilité Ils ne savaient dans quel coin perdu du parc ils étaient.

D'ord inair e, cela les égayait, d'ignorer où leu r caprice les poussait.

Cette fois, ils é prouvaie nt un trouble , un embar­ ras singulier.

( ...

) - N'as-tu pas entendu ? dit peureusement Albine, qui s'arrê ta essoufflée.

Et comme il écoutait, pris à so n tour de l'anxiété qu'elle ne pouvait plus cacher: - Les taillis sont pleins de voix, continua­ t-e lle.

On dirait des gens qui se moquent.

( ...

) Cachons-nous, cachons-nous, répétait­ e lle d'u n ton suppliant.

Et ell e devenait toute rose.

C'était une pud eur naissante, une hont e qui la prenait co mm e un mal , qui tachait la candeu r de sa p eau, où jusque-là pas un trouble du sang n'était monté.

Serge eut peur, à la voir ainsi toute rose, les joues confuses, les yeux pleins de larmes.

( ...

) Albine s'est suicidée, mais la vie continue Cepe ndant, l'abbé Mouret s'attardai t près de la fosse, à regarder les porteurs qui attachaient le cercueil d'Albine avec des cordes pour le faire glis ser sans secousse.

( ...

) Pu is, tout d'un coup, pendant que le cercueil descendait, soutenu par les cordes, dont les nœuds lui arrachaient des craquements, un tapage eff r oyab le monta de la basse-cour, derrière le mur.

La chèvre bêlait.

Les canards, les oies, les dindes claquaient du bec, battaient des ailes.

Les poules chantaient l'œ uf, toutes ensemble.

(.

..

) Il y eut un froissement de jupes, Désirée, décoiffée, les bras nus jusqu'aux coudes, la face rouge de triomphe, parut, les mains .

appuyées au chaperon du mur.

Elle devait être mon­ tée sur le tas de fu­ mier.

-Serge ! Serge ! appela-t-elle.

A ce moment, le cer ­ cueil d'Albine était au fond du trou.

On ve­ nait de retirer les cordes.

Un des paysans jetait une première pelletée ' de terre.

- Serge ! Serge ! cria­ t-elle plus fort, en tapant des mains, la vache afait un vea u! Éditions Rencontre , Lausanne, 1976 Dès sa sort ie, le roman fut la cib le des crit iques : imm ora lité, o uvrage outrageant, péché mortel, aventu re répugnante, etc.

La presse bien­ pensante ne supp o rtait pas que la religion et la sens ualité puissen t avoir à se rencontrer .

• 1 « Albine parla .

Elle était debout, m éprisante , résolue .

» NOTES DE L'ÉDITEUR préférence mon stru eu se ment donn ée à tout ce qui s'o ppose aux forces élé ment air es de l a v ie .

» Henri Guillemin, préface, Éditio ns Renc ontre , 1976.

ou du moins vivant en chemise avec elle .» E.

e t J.

de Goncourt, Journal .

« Le " oui " et le " non " se part agent La Faute de l'abbé Mouret.

Oui et non , à la fois, au christianisme ; oui et non , à la fois, à la sex ualité .

Selon les pages , se lon les jours, un Zola ta ntôt qui voit dans la religion chrétienne un soulèvement contre notre nuit, un cri de victoir e sur la mort, et tantôt une insulte à la nature , une l âcheté , une débilité exsang ue et stérile , un pessimi sm e morbide , ( ...

)la h aine de la santé et de la joie, une « D e la sève fomicante et coïtante répa ndue dan s le livre de Zola, La Faute de l'abbé Mouret , on est remonté aujourd'hui chez Flaubert aux habitud es amoureuses de l'auteur.

Zola nous raconte que pendant qu 'il était étudiant , il lui était arrivé plusieurs fois de rester huit jours couch é avec une femme, «La Faute de l'abbé Mouret constitue un singulier mélange d 'anticléricali sme , d'érotisme et de Rob inso n s uisse.

C'est e ncore une œuvre romantique, par la disproportion du décor aux personnages et de la si ncér ité pa ssio nnell e, exig uë, au vocabulaire surabondant.

» Léon Daudet , Les Œuvres dans les hommes, Nouvelle Lib rairie natio nale, 1922.

1 détail du portrait de Zola par Man et (1868).

musée d'Orsay I Edimédia 2.

3.

4.

5 ill.

de Bieler.

Conconi et Gambard.

Marpen et Flammarion.

Paris.

1890 I D.R.

ZOLAIO. »

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