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La Fille du capitaine

Publié le 05/04/2013

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Avec La Fille du capitaine (1836), un roman historique, Pouchkine cherche une revanche à sa situation de « poète courtisan « que lui a imposée Nicolas 1er, au courant des amitiés de l'auteur avec les décembristes de 1825, partisans d'un régime constitutionnel. Griniev, le porte-parole de Pouchkine dans le roman, rappelle au tsar, qui exila tous les conjurés, que Pougatchov - lui - sut être clément.

« «Je tournai la tête et vit un cosaque qui accourait de la forteresse.

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.------ ---- EXTRAITS Incognito, Pougatchov apparaît et sauve Griniev et son serviteur de la tourmente Soudain j'aperçus quelque chose de noir.

« Holà, cocher ! criai-je.

Regarde : quelle est donc cette tache noire là-bas ? » Le cocher se mit à regarder attentivement.

- Dieu seul le sait, seigneur, dit-il, en re­ montant sur son siège.

Pour être une voiture, ce n'est pas une voiture, pour un arbre, ce n'est pas un arbre.

Mais il semble que cela remue : ça doit être ou un loup ou un homme.

Je lui ordonnai de se diriger sur cet objet inconnu qui aussitôt se mit en mouvement vers nous.

Deux minutes après nous étions à la hauteur d'un homme.

( ...

) - Écoute, bon moujik, lui dis-je, connais­ tu cette contrée ? Te chargerais-tu de me conduire à un gîte pour la nuit? - La contrée m'est connue, répondit le chemineau.

Dieu merci, je l'ai courue à pied et à cheval, en long et en large.

Mais tu vois quel temps il fait: tout de suite o"n va s'égarer.

Il vaut mieux s'arrêter et attendre la fin, peut-être la bour­ rasque s 'apaisera-t-elle et le ciel s 'éclair­ cira-t-il : alors nous trouverons la route d'après les étoiles.

Son sang-froid me ragaillardit.

J'étais déjà décidé, en m'abandonnant à la volonté de Dieu, à passer la nuit en pleine steppe, lorsque soudain le chemineau monta prestement sur le siège et dit au cocher : - Allons, grâce à Dieu, il y a une habitation tout près.

Tourne à droite et en route.

( ...

) -En fait, dis-je, pourquoi penses-tu, toi, que nous ne sommes pas loin d'un lieu habité? - Mais parce qu'un coup de vent est venu de ce côté, répondit le voyageur, et j'ai senti une odeur de fumée : preuve qu'un village est proche.

Sans se faire connaître, Catherine II parle à Marie venue demander la grâce de Griniev, accusé d'avoir aidé Pougatchov - Vous êtes orpheline : sans doute vous plai­ gnez-vous d'une injus­ tice et d'une offense ? - Non, Madame : je viens implorer une grâce et non une justice.

- Permettez-moi de vous demander qui vous êtes ? - Je suis la fille du capi­ taine Mironov.

- Du capitaine Miro­ nov ? De celui qui était commandant d'un des forts du gouvernement d'Orenbourg? - Oui, Madame.

La dame parut touchée.

- Pardonnez-moi, dit­ elle, d'une voix encore plus caressante, si je me mêle de vos affaires : mais je fréquente à la Cour; expliquez-moi l'objet de votre supplique et peut-être réussirai-je à vous aider.

Traduit du russe par R.

Labry «Je te donne la liberté, je suis le tsar.

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NOTES DE L'ÉDITEUR « Ce qui nous charme dans le roman historique, c'est que ce qui est historique est absolument ce que nous voyons.

» Pouchkine, Œuvres complètes, André Bonne, 1958.

accourt implorer la grâce de la souveraine ; comme l'indique le titre, elle devient l'héroïne du livre.

C'est par l'amour de Marie que Griniev se doit de faire face aux .

événements terribles provoqués par la révolte du cosaque Pougatchov, rebelle au pouvoir tsariste qui assurait la suprématie des nobles et des fonctionnaires sur les humbles.

canon, l'absurdité de l'époque et la simple grandeur des gens simples, tout cela est.

..

pour ainsi dire mieux que la vérité.

» Nicolas Gogol, Œuvres complètes, Gallimard, 1966.

Tel fut en effet le projet de l'auteur en train de composer sa Fille du capitaine.

Il n'y a d'événement qui n'ait pas été vécu par Griniev que l'entrevue de Marie et de Catherine Il.

L'amour a révélé Marie à elle­ même et, avec beaucoup d'à-propos, elle l Sipa-lcono 2, 3, 4, 5 dessins d'Alfred Paris, Hachette , Paris, 1897 « Pour la première fois on voit apparaître des caractères authentiquement russes : un simple commandant de fort, sa femme, un lieutenant, le fort avec son unique «Mais c'est dans le domaine de la prose qu'il a fait faire à la littérature russe ses plus grands progrès : avec Les Récits de Bielkine et La Dame de pique( ...

), et le roman La Fille du capitaine, il donne à la prose russe un modèle de naturel, de concision et d'élégance.» M.

Aucouturier.

Encyclopœdia Universalis, 1968.

POUCHKINE 06. »

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