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La Franciade (résumé & analyse)

Publié le 28/11/2018

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La Franciade

 

Le grand poème que Ronsard entreprit, abandonna, reprit au long de trente années, l’épopée qui devait permettre à la poésie française de rivaliser avec la grecque ou la latine, fut, on le sait, un échec. Ronsard ne publia rien d’autre que les quatre chants édités en 1572, l’année même de la Saint-Barthélemy. La critique a cherché les raisons possibles de cet échec : un mauvais sujet d’abord, incapable d’atteindre aux dimensions d’un mythe national. Qui donc croyait encore en 1572 que les Français descendaient de Francus, fils d’Hector? Il y avait beau temps que la critique historique avait pulvérisé cette légende. Et si même on choisissait la fable, on n’écrivait pas vraiment l’épopée nationale que Ronsard souhaitait. En outre le poète ne disposait pas, pour cette œuvre, de la même liberté d'écriture que pour les autres. Le roi lui imposait malencontreusement l’usage du décasyllabe, qui convenait mal à la majesté épique. Il lui fallait de plus, toujours pour complaire au roi, égrener, tel un chroniqueur, la liste des rois de France : « J'ay le faix de soixante et trois rois sur les bras », écrit-il, accablé, dans la première préface de la Franciade.

 

Toutes ces explications sont justes, mais elles ne répondent pas à l’essentiel : le fait que ni Ronsard ni son époque ne pouvaient produire une épopée, au sens strict du terme. Si l’épopée est le chant d’une nation unanime, célébrant son histoire comme garantie de son avenir, elle ne pouvait naître dans la France des années 1550-1570, France divisée par les

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