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La Petite Fadette de Sand

Publié le 06/04/2013

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La Petite Fadette, publié à l'origine en deux volumes, parut l'année de la mort de Chopin (1849) et de la première représentation, à l'Odéon, de François le Champi. Sand venait de s'engager pour la cause socialiste, en fondant un journal : La Cause du peuple ; mais son élan fut de courte durée, brisé par le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte. C'est alors qu'elle décida de se retirer dans le Berry.

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« « Les deux mariages eurent lieu le même jour et à la même messe ...

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~-------EXTRAITS - ------~ La petite Fadette expose les causes de son comportement à Landry -Voilà donc, Landry, tout mon tort envers les autres, c'est de ne point chercher à quêter leur pitié ou leur indulgence pour ma laideur.

C'est de me montrer à eux sans aucun attifage pour la déguiser, et cela les offense et leur fait oublier que je leur ai fait souvent du bien, jamais de mal.

D'un autre côté, quand même j'aurais soin de ma personne, où pren­ drais-je de quoi me faire brave ? Ai-je jamais mendié, quoique je n'aie pas à moi un sou vail­ lant ? Ma grand'mère me donnera-t-elle la moindre chose, si ce n'est la retirance et le man­ ger? Et si je ne sais point tirer parti des pauvres hardes que ma pauvre mère m'a laissées, est-ce ma faute, puisque personne ne me l'a enseigné, et que depuis l '0.ge de dix ans je suis abandonnée sans amour ni merci de personne ? Je sais bien le reproche qu'on me fait, et tu as eu la charité de me l'épargner : on dit que j'ai seize ans et que je pourrais bien me louer, qu'alors j'aurais des gages et le moyen de m'entretenir ; mais que l'amour de la paresse et du vagabondage me retient auprès de ma grand'mère, qui ne m'aime pourtant guère et qui a bien le moyen de prendre une servante.

( ...

) » Mais j'ai une autre raison pour ne pas la quitter.

( ...

) - C'est, dit-elle, que ma mère m'a laissé sur les bras, alors que je n'avais encore que dix ans, un pauvre enfant bien laid, aussi laid que moi, et encore plus disgracié, pour ce qu'il est éclopé de naissance, chétif, mala­ dif, crochu, et toujours en chagrin et en malice parce qu'il est toujours en souf­ france, le pauvre gars.

Et tout le monde le tracasse, le repousse et l'avilit, mon pauvre sauteriot ! Landry ne reconnaît pas immédiatement la petite Fadette, qui s'est totalement métamorphosée Les guenilles de la Fadette furent les seules qu'il n 'y vit point ; il entendit la messe sans l'apercevoir, et ce ne fut qu'à la préface que, regardant encore cette fille qui priait si dévotement dans la chapelle, il lui vit lever la tête et reconnut son grelet, dans un habil­ lement et un air tout nouveaux pour lui.

C'était bien toujours son pauvre dressage, son jupon de droguet, son devanteau rouge et sa coiffe de linge sans dentelle, mais elle avait reblanchi, recoupé et recousu tout cela dans le courant de la semaine.

Sa robe était plus longue et tombait plus convenable­ ment sur ses bas, qui étaient bien blancs, ainsi que sa coiffe, laquelle avait pris la forme nou­ velle et s'attachait gen­ tillement sur ses cheveux noirs bien lissés; son fichu était neuf et d'une jolie couleur jaune doux qui faisait valoir sa peau brune.

Elle avait aussi ral­ longé son corsage, et, au lieu d'avoir l'air d'une pièce de bois habillée, elle avait la taille fine et ployante, comme le corps d'une belle mouche à miel.

De plus, je ne sais pas avec quelle mixture de fleurs ou d'herbes elle avait lavé pendant huit jours son visage et ses mains, mais sa figure pdle et ses mains mignonnes avaient l'air aussi net et aussi doux que la blanche épine du printemps.

Garnier-Flammarion, 1967 « ••.

le grelet commença à sautiller avec tant d'orgueil et de prestesse, que jamais bourrée ne fut mieux marquée ni mieux enlevée. ,.

NOTES DE L'ÉDITEUR Si Chateaubriand - «l'in sulte à la rectitude de la vie ne saurait aller plus loin » et Jules Renard, qui traita Sand de « vache bretonne de la littérature », eurent des propos acerbes à son égard, d'autres écrivains furent plus enthousiastes à l'égard de la « dame de Nohant».

féminin dans le cœur de ce grand homme, l'immensité de tendresse qui se trouvait dans ce génie.( ...

) Elle restera une des illustrations de la France et une gloire unique.

» Gustave Flaubert.

«J'attends toujours de voir, aux vitrines des librairies, les cinq volumes de Consuelo enfin dans leur gloire.

Alors, j'en suis assuré, même les plus aigres feront justice à une grande âme.

» Alain.

«Il fallait la connaître comme je l'ai connue pour savoir tout ce qu'il y avait de « Je trouve beaucoup plus vraie George Sand que Balzac.

La plus grande artiste de ce temps-ci et le talent le plus vrai.

( ...

) Ses livres ont la promesse de l'immortalité.» Ernest Renan.

1 G.

Sand par A.

Charpentier, maison Renan-Scheffer, Paris/ coll.

Viollet 2, 3, 4, 5 eaux-fortes de G.

Nick Petrelli, éd.

La Tradition, 1946 Dostoïevski, quant à lui, la considérait comme « l'une des plus sublimes et des plus belles représentantes de la femme, une fe~e presque unique par la vigueur de son esprit et de son talent, un nom devenu désormais historique».

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