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Le Chien des Baskerville

Publié le 08/04/2013

Extrait du document

Le Strand, un magazine populaire spécialisé dans les feuilletons, avait publié en 1893 une nouvelle, Le Dernier problème, dans laquelle Conan Doyle faisait enfin mourir l'illustre Sherlock ! Aussitôt, la rédaction du Strand reçut des lettres d ' injures et les dandies arborèrent le brassard noir en signe de deuil ! Peine perdue : Conan Doyle ne voulait plus entendre parler d'un détective qui lui collait trop à la peau. Arthur Conan Doyle est né à Édimbourg en 1859. Médecin, il prend part à plusieurs campagnes del' Angleterre impériale - en Afrique notamment - avant de se mettre à écrire des romans policiers. Son principal héros, le détective Sherlock Holmes, est voué à la notoriété que l'on sait. Anobli, Conan Doyle s'intéresse, vers la fin de sa vie, au spiritisme. Il meurt en 1930.

« Unjourde 1901, un ami raconta à Conan Doyle la légende locale d'un chien monstrueux.

Pourquoi ne pas la publier dans le Strand ? L'écrivain désargenté accepta et précisa négligemment : « Les conditions habitu elles sans Sherlock, Je double avec Sherlock.

» En acceptant, le magazine ne se trompait pas, puisque la première livraison dut être réimprimée 7 fois et qu 'en dix jours, 50 000 exemp laires furent vend us aux États-Unis.

« Ce paysage dénudé, immense, glacial, sous un ciel qui s'assombrissait.

..

» EXTRAITS Le premier mort Sir Charles gisait sur le ventre, bras en croix, les doigts enfoncés dans le sol ; ses traits étaient convulsés, à tel point que j'ai hésité à l'identifier.

De toute évidence, il n'avait pas subi de violences et il ne portait aucune blessure physique.

Mais à l'enquête, Barrymore fit une déposition inexacte.

Il déclara qu'autour du cadavre il n'y avait .aucune trace sur le sol.

Il n'en avait remarqué aucune.

Moi j'en ai vu : à courte distance, mais fraîches et nettes.

- Des traces de pas ? - Des traces de pas.

-D'un homme ou d'une femme? Le docteur Mortimer nous dévisagea d'un regard étrange avant de répondre dans un chuchotement : - Monsieur Holmes, les empreintes étaient celles d'un chien gigantesque ! Une trop jolie victime Au mili.eu de la pièce se dressait une poutre vertical e, sans doute pla cée là autrefois pour soutenir le plafond mangé aux vers.

A ce ·' poteau une forme humaine était '.

attachée, ligotée, entourée de i bandelettes comme une momie , · enveloppée de draps si serrés : qu'il était impossible de distin­ guer s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme.

Une serviette enroulée autour de la gorge était fixée derrière le poteau.

Une autre recouvrait la partie infé­ rieure du visage ; au-dessus , deux yeux noirs (des yeux pleins de douleur , de honte et d'interrogations anxieuses) nous regardaient.

En moins d'une minute nous avions ôté le bâillon, dénoué les liens, et Mme Staple ton s'effondra à nos pieds.

Quand sa jolie tête retomba.

sur sa poitrine, je vis le sillon rouge d'un coup de cravache en travers de son cou.

- La brute ! s'écria H aimes.

L'attente du crime Seule restait allumée la lampe de la salle à manger où deux hommes, l'hôte assassin et l'invité naïf, continuaient à bavarder en tirant sur leurs cigares.

Régulièrement, l'étendue cotonneuse blan­ che qui recouvrait une moitié de la lande se rapprochait.

Déjà ses premiers tortillons se contorsionnaient en passant devant le carré jaune de la fenêtre claire.L'autre mur du : verger était devenu invisible ; les ' arbres s' embuaient d'une vapeur blanche.

Pendant que nous guet­ tions les progrès du brouillard, • celui-ci commença à envelopper les angles de la maison et à rou- · Ier ses moutonnements ensemble pour former un banc très dense, au-dessus duquel l'étage supé-.

rieur et le toit flottaient comme · un navire étrange sur une mer ombreuse .

L'apparition du chien des Baskerville De quelque part au cœur de ce brouillard rampant résonna un petit bruit continu de pas précipités, nerveux.

Le nuage se trouvait à une cinquantaine de mètres de l'endroit où nous étions retranchés ; tous les trois nous le fixions désespérément, nous demandant quelle horreur allait en surgir.

J'étais au coude à coude avec Holmes, etje lui jetai un coup d' œil : son visage était livide, mais exultant ; ses yeux luisai ent comme ceux d'un loup, mais, tout à coup, ils immobilisèrent leur regard, s' arrondi­ rent, et ses lèvres s'écartèrent de stupéfac­ tion .

Au même moment, Lestrade poussa un cri de terreur et s'écroula la face contre terre.

Je sautai sur mes pieds; ma main était paralysée par la forme sauvage, mons­ trueuse , qui bondissait vers nous .

Trad.

de Bernard Tourville, Club Néo, 1988 «C'était un chien, un chien énorme , noir comme du charbon, mais un chien comme jamais n'en avaient vu des yeux de mortel.

» NOTES DE L'ÉDITEUR « La trahison du chien remet en cause la place que l'homme s'est octroyée au sommet de la hiérarchie des espèces, elle le ravale au niveau d'une espèce parmi d'autres.

Et contre cette terreur ancestrale se dresse l'homme supérieur: Sherlock Holmes, à la fois savant, artiste et homme d'action réunissant en sa seule personne tout ce qui fait la sup ériorité de la civilisation.

Le chien et Holmes, on ne saurait imaginer de meilleurs symboles pou~ un affrontement entre la régression et le progrès, entre le Mal et le Bien.

» James McCearney, Arthur Conan Doyle , La Table Ronde , 1988 .

« fair-play » et la parole donnée avaient encore une valeur.

De ce fait, Sherlock Holmes est un gentleman, tout comme les Même si sir Arthur Conan Doyle n'a pas inventé le roman policier, il lui a, le premier, · donné ses lettre s de noblesse .

L'éerivain vivait à une époque où le ' 1 Harlin gue-Viollet 2, 3, 4, 5 dessins de Pietro Sarto.

La Guilde du Livre, Lau sa nne, 1960 « méchants » contre qui il se bat (on pense à l'infâme Dr Moriarty !) Par opposition, le xxe siècle a produit des héros entièrement négatifs : détectives et truands se ressemblent étrangeme nt et l'anti-Conan Doyle serait, par exemple, James Hadley Chase.

DOYLE02. »

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