Devoir de Philosophie

LE CID DE CORNEILLE (résumé et critique)

Publié le 24/10/2011

Extrait du document

corneille

Un courtisan retiré à Rouen, M. de Chalon, avait engagé Corneille à apprendre la langue de la reine-mère Anne d'Autriche, l'espagnol, connu de tous les beaux esprits, et lui a v ait indiqué la Jeunesse du Cid de Guillem de Castro. Du reste, Corneille était naturellement porté au genre espagnol :ainsi au commencement de 1636 il avait déjà donné l'Illusion comique, pièce tout espagnole; et d'autre part l'Espagne était alors à la mode au théâtre, dans les romans, à la cour.

corneille

« entre les deux pères, qu'il place hors dÙ conseil ; l'épreuve brutale subie par Rodrigue (son père, pour s'assurer de son courage, lui mord le doigt: dans Corneille don Diègue dit à son fils: « Rodrigue, as-tu du cœur? »);la provocation entre Rodrigue et don Gormas, qui n'a pas lieu sous les yeux de Chimène ; le combat avec les Maures, qui se livre à Séville.

Surtout ir ramène le drame complexe et romantique de Cas­ tro aux unités de temps (vingt-quatre heures, et non plus trois ans) et de lieu (J'action se passe à Séville et n'est point.

transportée de Bmgos à la Galice).· 4° ll invente la seconde entrevue entre Chimène et Rodrigue (v.

p.

109).

5° Sa ~rande originalité est.

de concentrer sur la lutte du devoir et de l'amour dans Rodrigue et Chimène l'attention dispersée par Castro sur une foule d'objets : Castro parle 'aux yeux, Cor- neille parle à l'intelligence et au cœur.

· II.

ANALYSE.

t.

o Sujet.

Le sujet historique est donc, chez Corneille comme chez Castro, un épisode de l'histoire d'Espagne et de la guerre contre les Maures au XI• siècle.

-Le sujet moral est le double triomphe (chez Rodrigue et Chimène) de la piété filiale sur l'amour, et la récompense de ce triomphe.

C'est la lutte non pas entre deux passions, mais entre un sentiment légitime, l'amour,· et l'idée du devoir (v.

p.

80) ; les deux héros se disent: Nous .

devons, non pas ne plus nous aimer, mais nous faire du mal.

Leur amour subsiste : même après la mort du comte, Chimène aime mieux Rodrigue que son père, elle confesse cet amoùr, elle s'y abandonne; extérieurement seulement, semble-t-il, elle fait son devoir: de là le jugement (inexact) de l'Académie: cc Chimène est une amante trop sensible et une fille trop dénaturée >>.

Il y a donc ici comme une procla­ mation de la puissance de l'amour, et par là le Cid est une pièce à part dans le théâtre de Corneille, qui, après Horace, exaltera surtout la volonté (:1).

Néanmoins, malgré la force de cet amour, les deux j~unes gens font leur devoir.

(t) Cette puissance de l'amour se retrouve encore dans Camille (Horace) : la fille du vieil Horace accepterait avec joie un traître pour époux 1 Il n'est donc pas tout à fait exact de dire avec Guizot: « Corneille s'était laissé aller dans le Cid à peindre avec un entraînement véritable les entraînements de la passion ; mais quand il eut vu si sévèrement condamner l'amour de Chimène, effrayé sans doute de ce qu'il pour­ rait trouver dans les faiblesses du cœur, il n'en voulut .

plus voir que la force; il chercha dans l'homme ce qui résiste, non ce qui cède, et ne connut ainsi que la moitié de l'homme » (ceci est vrai pour le jeune Horace).. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles