Devoir de Philosophie

Le Horla

Publié le 06/04/2013

Extrait du document

horla

 

Le Horla est le premier conte d'un recueil de nouvelles auquel il a donné son titre ; Maupassant l'a publié en deux versions (1886 et 1887), ayant accentué le côté fantastique du Horla dans la seconde édition. Plusieurs interprétations ont été avancées pour expliquer le sens du mot« Horla «, sans qu'on puisse donner une réponse unique et définitive. Parmi les plus plausibles : anagramme de Lahor, pseudonyme du médecin de Maupassant ; « hors-là «, ( « sors de là «) ; « horzain «, « étranger « en dialecte normand ; enfin déformation de « Laura «, Laure étant le prénom de la mère de Maupassant.

 

horla

« .---- ------- EXTRAITS Après plusieurs manifestations inquiétantes , le narrateur est témoin d'une scène incompréhensible et effrayante 6 août -Cette fois, je ne suis pas fou, j'ai vu ...

j'ai vu ...

j'ai vu ! ...

Je ne puis plus douter.

..

j'ai vu ! ...

J'ai encore froid jusque dans les ongles ...

j'ai encore peur jusque dans les moelles ...

j'ai vu ! ...

Je me promenais à deux heures, en plein soleil, dans mon parterre de rosiers ...

dans l'allée des rosiers d'automne qui commen­ cent à fleurir.

Comme je m'arrêtais à regarder un géant des batailles, qui portait trois fleurs magni­ fiques, je vis, je vis distinctement, tout près de moi, la tige d'une de ces roses se plier, comme si une main invisible l'eût tordue, puis se casser comme si cette main l'eût cueillie ! Puis la fleurs' éleva, suivant la courbe qu'aurait décrite un bras en la portant vers une bouche, et elle resta suspendue dans l'air transparent, toute seule, immobile, effrayante tache rouge à trois pas de mes yeux.

En lisant un article de journal, le narrateur a une terrible révélation 19 août- Je sais ...

je sais ...

je sais tout! Je viens de lire ceci dans la Revue du Monde Scientifique : « Une nouvelle assez curieuse nous arrive de Rio de Janeiro.

Une folie, une épidémie de folie, comparable aux démences contagieuses qui atteignirent les peuples d'Europe au Moyen Age, sévit en ce moment dans la province de San Paulo.

Les habitants éperdus quittent leurs maisons, désertent leurs villages, abandonnent leur cultures, se disant poursuivis, possédés, gouvernés comme un bétail humain par des êtres invisibles bien que tangibles, des sortes de vampires qui se nourrissent de leur vie, pendant leur sommeil, et qui boivent en outre de l'eau et du lait sans paraître toucher à aucun autre aliment.

Capable de sentir la présence de son étrange visiteur, le narrateur parvient enfin à le « voir » Donc, je faisais semblant d'écrire, pour le tromper, car il m'épiait lui aussi ; et soudain, je sentis, je fus certain qu'il lisait par-dessus mon épaule, et qu 'il était là, frôlant mon oreille.

Je me dressai, les mains tendues, en me tournant si vite que je faillis tomber.

Eh bien! ...

on y voyait comme en plein jour, et je ne me vis pas dans ma glace ! . ..

Elle était vide, claire, profonde , pleine de lumière ! Mon image n'était pas dedans ...

et j'étais enface, moi! Je voyais le grand verre lim­ pide du haut en bas.

Et je regardais cela avec des yeux affolés ; et je n'osais plus avancer, je n'osais plus faire un mouvement, sentant bien pour- tant qu'il était là, mais qu'il m' échap­ pait encore, lui dont le corps impercep­ tible avait dévoré mon reflet.

« ••• il brûlait aus.si, lui, lui , mon prisonnier, l'être nouveau, le nouveau maître, le Horta ! ,.

1.

~~· .

;, •.,, ..

NOTES DE L'ÉDITEUR pour connaître la vérité : en dernière instance, c'est le cas individuel qui s'oppose à la loi pour l'anéantir, les mystères psychologiques se révélant aussi insondables que les forces aveugles du monde environnant.

(C'est dans cette perspective qu'il faut comprendre les contes fantastiques de Maupassant, Le Horla, etc.

: certains cas humains qui dépassent la norme sont inexplicables par la simple logique.) » Antonia Fonyi, Encyclopœdia Universalis, 1968.

«En 1883, Maupassant voit approcher Maupassant a écrit ces contes alors que son état de santé se dégradait ; il avait déjà eu des malaises nerveux, il était surmené par le travail et par les drogues, essayant en vain de calmer ses névralgies.

Puis, son état mental fut lui aussi touché : hallucinations, dédoublements de la personnalité, besoin morbide de solitude, paranoïa.

« ...

les rapports de cause à effet sont à tel point brouillés que la logique ne suffit plus 1 Harlingue-Violl et 2, 3 ill.

de G.

Lemoine.

B.N.

/ Lauros-Giraudon " la fin de la littérature fantastique ", conséquence du changement du regard que l'homme jette sur l'Univers : " Il semble que la Création ait pris un autre aspect, une autre figure, une autre signification qu'autrefois." C'est une Création sans Dieu, livrée aux forces hostiles qui œuvrent dans son sein.

Désormais, seul le pessimisme saura être profond.

» Antonia Fonyi, introduction au Horla et autres contes d'angoisse, Flammarion, 1984.

MAUPASSANT06. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles