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Le Mariage de Figaro (1784)

Publié le 15/03/2015

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Mais, devant le tribunal réuni en hâte chez le Comte qui est le juge suprême de sa province, éclate une révélation pour le moins inattendue : Marceline est la mère de Figaro, enlevé au berceau par des brigands... Plus rien ne semble donc s'opposer à la célébration des noces.

La Comtesse, cependant, est bien décidée à démasquer son mari. Elle ima­gine de se rendre elle-même, sous les habits de sa suivante, au rendez-vous que Suzanne a fixé au Comte, à la nuit tombée, dans le parc du château. Elle confie son projet à la soubrette tout en lui demandant de n'en rien dire à Fi­garo. Ce dernier soupçonne néanmoins quelque chose, et, persuadé que Su­zanne le trompe, il quitte à son tour la fête pour tenter de surprendre l'infi­dèle. Sous les arbres du parc, il rencontre une femme qu'il prend pour la Comtesse, alors qu'il s'agit de Suzanne travestie... Quant au Comte, il en­traîne vers un pavillon dérobé celle qu'il croit être Suzanne, et dans laquelle il ne reconnaîtra sa femme que trop tard... Il ne lui restera alors qu'à se jeter aux pieds de son épouse pour implorer un pardon qui lui sera accordé. Ré­conciliés, les deux couples rejoignent le bal, au milieu des chansons.

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« F C H E S Œ U V R E S tie et à ses abus de pouvoir.

À la lecture du manuscrit, Louis XVI se serait ex­ clamé : « Cela ne sera jamais joué; il faudrait détruire la Bastille pour que la repré­ sentation de cette pièce ne fût pas une inconséquence dangereuse.

» Il fallut quatre ans pour faire revenir le souverain sur sa décision, et pour que cette comédie soit enfin portée à la scène, le 27 avril 1784.

Le procès de la société des maîtres Le sentiment du roi fut partagé par beaucoup, qui s'alarmèrent, ou se félicitè­ rent, de la virulence avec laquelle Figaro, « l'homme le plus dégourdi de sa na­ tion» selon Beaumarchais, s'attaquait aux privilèges de la noblesse, à travers le conflit d'ordre privé qui l'opposait à son maître.

Le rétablissement du« droit de cuissage», que le Comte tente de« négocier», par l'argent et le chantage, avec Su­ zanne, est à la fois le moteur de !'action et le symbole de la tyrannie exercée par les puissants sur leurs inférieurs.

« Ce droit honteux » selon les mots de Figaro (I, 1) dresse l'un contre l'autre les complices de jadis (cf.

Le Barbier de Séville) et donne au subalterne !'occasion de faire le procès de la société des maîtres.

Il -UN GRAND SEIGNEUR LIBERTIN Le bon plaisir d' Almaviva Le personnage du Comte est à lui seul une vivante critique de la classe qu'il représente.

Beaumarchais prétend dans sa Préface n'avoir voulu peindre« qu'un jeune seigneur de ce temps-là, prodigue, assez galant, même un peu libertin, à peu près comme les autres seigneurs de ce temps-là».

Il se défend d'avoir prêté à Al­ maviva « aucun des vices du peuple».

Il est vrai que ceux de sa catégorie sociale sont bien suffisants, et, comme le dit l'auteur,« qu'un seigneur assez vicieux pour vouloir prostituer à ses caprices tout ce qui lui est subordonné, pour se jouer dans ses domaines de la pudicité de toutes ses jeunes vassales, doit finir, comme celui­ ci, par être la risée de ses valets».

Suzanne n'est d'ailleurs pas seule à se plaindre de la conduite du Comte.

Fanchette, la petite paysanne amoureuse de Chérubin, en fait aussi le naïf aveu (IV, 5).

Almaviva, tel le Don Juan de Molière, est« un épou­ seur à toutes mains», qui ne connaît d'autre loi que son bon plaisir.

Vices et tyrannie Dominé par ses passions, il est, comme le lui reproche Figaro, maître de tout sauf de lui-même (V, I 2).

Ses accès de colère, sa violence, terrorisent son entou­ rage, et jusqu'à la Comtesse (II, se.

10 à 16).

Enfin, son orgueil, seul mobile de sa jalousie, n'a d'égal que son mépris envers ses inférieurs, comme en témoigne son monologue de l'acte III (se.

4), où il tolère chez ses subordonnés des égarements qui lui paraissent intolérables chez son épouse : « Des libertés chez mes vassaux; qu'importe à gens de cette étoffe? ...

» Almaviva incarne les vices d'une aristocratie oisive et corrompue, dont le pouvoir tyrannique apparaît de moins en moins fondé.

Ill -UN HOMME DÉSABUSÉ Un regard sans illusion ...

Qu'a-t-il fait en effet, ce gentilhomme plein de morgue pour mériter sa fortune, sinon, comme le remarque Figaro dans une formule restée célèbre, « se donner la. »

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