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Le Mariage de Figaro, ou la Folle Journée

Publié le 10/04/2013

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mariage

Quand Beaumarchais livre sa pièce en 1781 , elle est immédiatement interdite. « Cela est détestable et ne sera jamais joué «, dit Louis XVI au moment des procès qui occuperont la censure pendant trois ans. La pièce aura finalement un succès insolent gonflé de scandales : soixante-sept représentations en 1784, et cent onze dans les cinq années qui suivirent.

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« «Si le ciel l'eût voulu, je serais le fils d'un Prince.» EXTRAITS LA COMTESSE.

-Laissons ...

laissons ces fo­ lies ...

Enfin, ma pauvre Suzanne, mon époux a fini par te dire...

? SUZANNE.

-Que si je ne voulais pas l'en­ tendre, il allait protéger Marceline.

LA COMTESSE.

- Il ne m'aime plus du tout.

SUZANNE.

- Pourquoi tant de jalousie ? LA COMTESSE.

-Comme tous les maris, ma chè­ re ! uniquement par or­ gueil.

Ah ! je l'ai trop aimé ! je l'ai lassé de mes tendresses et fatigué de mon amour ; voilà mon seul tort envers lui; mais je n'entends pas que cet honnête aveu te nuise, et tu épouseras Figaro.

Lui seul peut nous y aider : viendra-t-il ? SUZANNE.

-Dès qu'il verra partir la chasse.

LA COMTESSE.

-Ouvre un peu la croisée sur le jardin.

Il fait une chaleur ici ! ...

SUZANNE.

-C'est que Madame parle et marche avec action.

LA COMTESSE.

-Sans cette constance à me fuir.

..

Les hommes sont bien coupables ! SUZANNE.

-Ah! Voilà Monseigneur qui tra­ verse à cheval le grand potager, suivi de Pédrille, avec deux, trois, quatre lévriers.

LA COMTESSE.

- Nous avons du temps devant nous.

(Elle s'assied).

On frappe, Suzon? SUZANNE.

-Ah ! c'est mon Figaro ! ah ! c'est mon Figaro ! Acte II, scène 1 FIGARO.

- Fils de je ne sais pas qui, volé par des bandits, élevé dans leurs mœurs, je m'en dégoûte et veux courir une carrière honnête ; et partout je suis repoussé! (.

..

) je me jette à corps perdu dans le théâtre : me fussé-je mis une pierre au cou ! Je broche une comédie dans les mœurs du sé­ rail; (.

..

) à l'instant, un envoyé ...

de je ne sais où se plaint de ce que j'offense dans mes vers la Sublime-Porte, (.

..

) et voilà ma comédie flambée, pour plaire aux princes mahométans, dont pas un, je crois, ne sait lire.

(.

..

)Ne pouvant avilir l'esprit, on se venge en le maltraitant.

Mes joues creu­ saient ; mon terme était échu ; je voyais de loin arriver l'affreux recors, la plume fichée dans sa perruque: en frémissant, je m 'éver­ tue.

Ils' élève une question sur la nature des richesses, et, comme il n'est pas nécessaire de tenir les choses pour en raisonner, n'ayant pas un sol, j'écris sur la valeur de l'argent et sur son produit net ; sitôt, je vois du fond d'unfiacre, baisser sur moi le pont d'un châ­ teau fort, à l'entrée duquel je laissai l'es­ pérance et la liberté.

Que je voudrais bien tenir un de ces puis­ sants de quatre jours, si légers sur le mal qu'ils ordonnent, quand une bonne disgrâce a cuvé son orgueil ! je lui di­ rais ...

que les sottises imprimées n'ont d'im­ portance qu'aux lieux où l'on en gêne le cours ; que, sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur, et qu'il n'y a que les petits hommes qui redoutent les pe­ tits écrits.

Acte V, scène 5 « Tout finit par des chansons.» NOTES DE L'ÉDITEUR Almaviva n'est, par ailleurs, pas un tyran.

La finesse de Beaumarchais en a fait un homme sympathique, voire attachant.

Mais il se donne le droit d'abuser de Suzanne et de jouer de Figaro parce qu'il en a le pouvoir.

Il est une dérivation, une exagération naturelle de la féodalité, de la monarchie.

Ses complices, ses laquais véritables, sont taillés dans la médiocrité, la vilenie, la bassesse : Bartholo, Bazile, Suzanne).

C'est une manière de dire que le peuple est le régulateur de la puissance monarchique.

On a vu dans Figaro la montée de la bourgeoisie ou l'allégorie du tiers état.

Il est net que Figaro est opportun.

« De l'intrigue et de l'argent, te voilà dans ta sphère ! » lui lance Suzanne.

C'est aussi le portrait heureux de Beaumarchais, qui lui donne son caractère et des éléments de sa propre vie, comme à Chérubin, « ce charmant polisson » qui donne à la pièce un fond aussi séduisant que grave, une fine apologie du désir.

«Le Mariage de Figaro, c'est déjà la Révolution en action.

»Napoléon Bonaparte.

Cette Folle Journée avait en effet de quoi inquiéter les garants de l'ordre social.

Beaumarchais, dans sa préface, s'en défendait en disant que ce n'était « qu'un charmant badinage ».

Certes, mais il n'y avait pas que cela.

Il le savait.

C'est une effrontée dérision de l'ordre établi.

Les privilèges y sont ouvertement attaqués.

1 Sip a-lc ono 2 , 3 , 4 a quare lles de Henri Mont ass ie r / B.N.

Brid' oison.

Figaro, né du peuple, sert le comte quand sa cause est bonne (pour l'amour de la comtesse) mais le combat quand son dessein est vil (quand il convoite BEAUMARCHAIS 03. »

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