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Le Misanthrope de Molière : Fiche de lecture

Publié le 25/11/2018

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Synopsis. — La pièce s'appuie sur une succession de contretemps. Alceste l'atrabilaire vient réclamer de Célimène, jeune veuve dont il est amoureux, qu'elle choisisse entre la nuée de ses prétendants et lui-même. Mais les circonstances ne cessent de faire obstacle à l'explication décisive : Célimène est tout d'abord absente, et en l'attendant Alceste se brouille avec Oronte pour avoir trouvé ses vers détestables (acte I). Lorsqu'elle revient, c'est pour tenir salon et faire valoir aux yeux des petits marquis, du flegmatique Philinte et de sa cousine Éliante les grâces de son esprit médisant; Alceste est appelé devant le tribunal des maréchaux pour vider sa querelle d'honneur avec Oronte (acte II).

Le Misanthrope

 

Le caractère du misanthrope n’est pas pour Molière une fin en soi, mais le moyen de dénoncer « les mœurs du siècle ». Ce que rejette en effet Alceste n’est rien de moins, comme l’a démontré J. Mesnard, que l’idéal de la société aristocratique du xviie siècle — à savoir l’art de plaire. Toutes les formes en sont démystifiées, depuis la flatterie et la médisance (médire des absents est plaire aux présents) jusqu’à l’amitié et l’amour (plaire, c’est se faire aimer et donc, pour le moi, se poser en centre d’attraction et de domination). Alceste, d’ailleurs, n’échappe pas à la contradiction : si la coquette a besoin d’être aimée de beaucoup, le misanthrope ne hait les hommes que parce qu’ils frustrent son désir d’être aimé — c'est-à-dire désiré ou admiré — d’eux tous. Mais en contestant l’art de plaire, Molière ne met-il pas en question la comédie elle-même, qui désigne cet art comme « la grande règle de toutes les règles » (la Critique de l'Ecole des femmes, scène vi)? Le Misanthrope semble représenter un moment de crise entre Molière et son public : la connivence comique perd son immédiateté et se fait ambiguë dès lors que l’auteur prend ses distances par rapport à la valeur normative de la société spectatrice.

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« Fiche de lecture: Le Misanthrope de Molière Situation du Misanthrope Le Misanthrope est la troisième pièce que Molière a consacrée au thème de l'hypocrisie.

Il achevait ainsi un cyclecommencé avec Tartuffe, poursuivi avec Dom Juan.

Bien que ces trois comédies soient parfaitement autonomes, ilest évident qu'elles s'inscrivent dans une continuité chronologique et qu'elles présentent une véritable unitéd'inspiration.

A cet égard, elles constituent une véritable trilogie.Le Misanthrope apparaît comme la transposition des ennuis publics et privés de l'auteur.

C'est donc une oeuvre àconnotation fortement autobiographique, où l'engagement personnel reste pudiquement voilé sous la peinture desmœurs.Comme Dom Juan, comme Tartuffe, Le Misanthrope doit sa richesse et son éternelle actualité à son ambiguïté, auxquestions que son héros continue à nous poser.On est amené à s'interroger sur le procès qu'Alceste intente à la société, à s'interroger sur l'amertume d'un constatd'échec qu'il est difficile de ne pas rapporter à l'expérience de l'auteur lui-même.Pourtant, instruit par les déboires qu'il a connus avec ses deux pièces précédentes, Molière a pris soin cette fois d'éviter le scandale. Le Misanthrope fut représenté pour la première fois le 4 juin 1666 au théâtre du Palais-Royal.

Il connut aussitôt unsuccès d'estime auprès des courtisans et des lettrés.

Mais le public fut déconcerté et déçu par la transformation deMolière qui, pour la première fois, interprétait un personnage dont le ridicule était trop discret, trop subtil, troppsychologique pour faire rire. Molière dut bientôt accompagner sa comédie d'une farce, Le Médecin malgré lui, pour améliorer les recettes. Le sujet En donnant pour titre à sa pièce le trait de caractère qui définit son personnage, Molière annonçait d'emblée sonintention moraliste.

On pense, bien entendu, aux célèbres portraits de La Bruyère qui procédait de même dans sesCaractères. Dès la scène d'exposition du premier acte, le ton est donné. Alceste reproche à son ami Philinte de simuler une amitié exagérée envers un homme qu'il connaît à peine.

Dansle comportement de Philinte, Alceste blâme, en fait, l'hypocrisie des convenances sociales.

Philinte lui fait partde son étonnement devant une contradiction qu'il a remarquée dans le comportement d'Alceste.

Commentcelui-ci peut-il, en effet, concilier son exigence de « rectitude » et l'amour qu'il porte à une coquette,Célimène, qui représente tout ce que le misanthrope déteste dans les moeurs du temps ? Ainsi est annoncé le conflit qui sera le moteur de l'action, conflit, d'une part, entre les deux amis, Alceste etPhilinte, l'un, excessif, emporté, intolérant, l'autre modéré, accommodant, pratiquant la sagesse du juste milieu,conflit, d'autre part, entre l'impétueux Alceste et la coquette Célimène, mais conflit surtout en Alceste lui-même,partagé entre son amour pour la jeune femme et son intransigeance morale. A cette ligne principale de l'intrigue viennent s'ajouter des ingrédients destinés à montrer le maximalisme d'Alceste. Ainsi, il préfère perdre un procès plutôt que de recourir aux méthodes habituelles consistant à faire jouer lesrelations pour peser sur la décision des juges.

Alceste s'en remet à la justesse de sa cause. Dans la scène suivante, Alceste fera de nouveau une démonstration de son refus de sacrifier à un devoir depolitesse qui oblige à l'hypocrisie.

Oronte étant venu lui déclamer un sonnet bien fade, contrairement à Philinte,qui joue le jeu, Alceste dit tout net à l'auteur que son sonnet est mauvais.

Il oppose ensuite la fraîcheur d'unechanson populaire à la mièvrerie des vers de salon.

Le ton monte, Oronte se fâche.

Doit-on accuser Alceste demanquer de tact ou admirer sa sincérité? En tout cas, son amour de la vérité lui rend la vie difficile. A l'acte suivant, Alceste et Célimène se disputent.

Visiblement, ils n'ont pas la même conception de la vie.Alceste se plaint de la conduite de la jeune femme qui prête une oreille complaisante à tous ceux qui lui font lacour.

Elle se plaint, pour sa part, de la mauvaise humeur de son fiancé. Mais leur entretien est interrompu par l'arrivée de plusieurs visiteurs : deux petits marquis, Éliante, cousine deCélimène, accompagnée de Philinte.

Célimène se livre au jeu des portraits.

Elle se plaît à briller et dénigre tourà tour plusieurs personnes de sa connaissance. Alceste intervient violemment contre ceux qui flattent le penchant de Célimène à la médisance.

Il affirme avecforce que contrairement à l'usage, il ne veut pas fermer les yeux sur les défauts de celle qu'il aime.

La sageÉliante fait remarquer que cette attitude est en contradiction avec un véritable amour, car : « ...

un amant dont l'ardeur est extrême Aime jusqu'aux défauts des personnes qu'il aime.

». »

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