Le personnage de SIEGFRIED

SIEGFRIED. Héros des légendes germaniques qui a inspiré de nombreuses épopées et œuvres poétiques ou musicales. Peut-être a-t-il une origine historique, mais on serait bien en peine de le prouver. Il s'ensuit que sa figure incertaine donna lieu aux interprétations les plus différentes. L’évocation du jeune Siegfried se rattache à trois épisodes principaux : la naissance et l’éducation du héros chez un forgeron et sa lutte avec le dragon ; l'acquisition du trésor ; le réveil de la jeune fille endormie. Selon certaine tradition, Siegfried aurait été d’illustre lignée : on a même précisé qu’il était le fils posthume du vieux héros Siegmund, descendant des Völ-sung, et que sa mère Hiordis, s’étant réfugiée à la cour du roi Hjalprek, son éducation fut confiée au forgeron Regin. D’après une autre source probablement plus ancienne, Siegfried, né de parents inconnus, aurait été allaité par une biche et adopté dans la suite par le nain forgeron Mime, qui lui aurait imposé le nom de Sigurd. Le héros, inapte aux travaux de la forge, aurait, dit-on, maltraité ses compagnons, brisé l’enclume, puis affronté le dragon qu’il réussit à tuer : ce fut là son premier et son plus fameux exploit. Brûlé par le sang du dragon, Siegfried avait son doigt dans sa bouche lorsque soudain il se mit à comprendre le langage des oiseaux. Il se baigna ensuite dans le sang du monstre, et sa peau, dit la légende, devint dure comme de la corne, le rendant invulnérable sauf en un point. Certaines légendes rattachent la lutte avec le dragon à l’histoire du forgeron : le dragon, en ce cas, serait le frère du forgeron en désaccord avec ce dernier, qui aurait incité Siegfried à affronter la bête. Puis, ayant appris, en écoutant la conversation des oiseaux, que le forgeron ourdissait un complot contre lui, Siegfried l’aurait tué à son tour. Un épisode bien connu de la Chanson des Nibelungen