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Le Portrait de Dorian Gray

Publié le 29/03/2013

Extrait du document

Dans Le Portrait de Dorian Gray ( 1890- 1891) Wilde passe à l'étamine la vie, l'art, les hommes, la société. Sa critique n'est ni véhémente, ni injurieuse, car Wilde est un dandy, et le dandy ne s'énerve que dans le calme. Les aphorismes provocants ou tout au moins déconcertants de lord Henry montrent à quel point Wilde aimait porter le masque du détachement et de la déri sion. Il refuse d'adhérer à des pensées banales, au bon sens. Selon Wilde le bon sens et le bon goût sont les pires ennemis de l'art...

« A partir de 1890, Wilde est con sidéré comme le grand prêtre d'un courant de pen sées qui défie l'Anglet erre victorienne.

Plu s tard , ce sera son amour pour un jeune homme qui choquera ; il sera emprisonné le 5 avri l 1895.

De cet emprisonnement , on lui doit une admirable lettre d'amour : D e Profundi s.

« Drôle d'endroit où dénicher une déesse!» ~------- EXTRAITS Devant la réussite du tableau, Dorian veut rester jeune et beau « Oui , poursuivit-il, vous faites de moi moins de cas que de votre Hermès d'ivoire ou de votre Faune d'argent.

Eux _!_ vous les aimere z toujours.

Moi, combien de temps vous plairai-je? Jusqu'à ma première ride, sans doute .

Je sais maintenant qu'en per­ dant la beauté , petite ou grande , on perd tout.

C'est à votre peinture que je dois cette leçon.

Lord Henry a pmjaitement raison.

La jeunesse est le seul bien qui vaille.

Au pre­ mier signe de décrépitude,je me tuerai .» Hallward, devenu pâle, le saisit par la main: -Dorian, Dorian, s' écria -t-il, ne parle z pas ainsi.

Je n'ai jamais eu et je ne retrouverai jamais un ami tel que vous.

Voyons, vous n'alle z pas jalouser des objets matériels, que vous surpasse z tous en beauté ? - Je suis jaloux de toute beauté qui ne meurt pas.

Je suis jaloux du portrait que vous avez fait de moi .

Pourquoi garderait -il ce que je dois perdre ? Chaque minute qui passe ajoute à son charme ce qu 'elle ravit au mien.

Oh ! que n'est-ce le con­ traire! Si le portrait pouvait changer et moi rester tel qu'aujourd'hui ! Dans un moment de folie, Dorian tue son ami Basil Une rage folle de bête traquée bouillonna en lui, et il détesta l'homme qui était là, assis à cette table, comme jamais il n'avait haï de sa vie.

Ses yeux cherchère nt, fa­ rouches.Là-bas, en face, sur le coffre peint, quelque chose brillait.

Son regards ' y fixa.

Oui, il savait.C'était un couteau qu'il avait monté quelques jours auparavant pour cou­ per une corde, puis oublié de redescendre .

Il s'en approcha lentement, frôlant Hallward au passage .

Sitôt qu'il fut derrière le peintre , il saisit l'arme et se retourna.

Hallward remua sur sa chaise, comme pour se lever.

Dorian bondit sur lui et planta le couteau dans la grosse artère qui se trouve derrière l ' oreille, écrasant contre la table la tête du malheureux et frappant à co ups re­ doublés .

Il y eut un gémisse­ ment sourd et l' hor­ rible plainte de ceux qu 'étouffe le sang .

Dorian se persuade de son innocence Le très vif émoi causé par la disparition de Basil Hallward ne tar­ derait pas à se calmer.

Déjà il allait s' affai­ blissant.

De là , non plus, absolument rien à craindre.

En vérité, ce n'était point la mort de Basil Hallward qui troublait le plus sa pensée.

Non, c'était la mort vivante de son âme.

Basil avait peint le portrait qui avait g âté sa vie entière.

Il ne pouvait le lui par­ donn er.

C'était ce portrait qui avait causé tout le mal .

Basil avait eu beau lui faire d' in­ tol érables remontrances , il avait tout sup­ porté patiemment.

S'il l'avait assassiné, c 'était dans un moment de folie .

Traduction d'Edmond Jaloux et Félix Frapereau « Sur le parquet , un homme en habit de soirée gisait, un couteau dans le cœur.

» NOTES DE L'ÉDITEUR que lord Henry Wotton est un excellent correctif de ) 'idéal assommant dont ) 'ombre plane sur les romans mythologiques de notre époque.

( ...

)Le suprême plaisir en littérature est de rendre réel ce qui n'exi ste pas.

( ...

) Cette morale la voici : tout excès comme toute renonciation cause son propre châtiment.

Le peintre Ba sil Hallward , qui adore beaucoup trop la beauté physique comme la majorité des peintres, meurt de la main de celui dont il a rempli l'âme d'un absurde et monstrueux orgueil.

Dorian Gray qui a mené une vie de sensations et de plaisirs essaie de tuer sa conscience , et ce faisant, il se tue lui-même .

Lord Henry ne cherche à être que le spectate ur de la vie.

Ils constatent que ceux qui refusent la bataille sont blessés plus profondément que ceux qui y prennent part.

Oui, une terrible morale se dégage de Dorian Gray, une morale que Je vicieux ne sera pas capable d 'y trouver, mais qui se révélera à tous les lecteur s d'esprit sain.

» Lettre de Wilde au directeur de la Saint James Gazette.

Wilde se défend contre les critiques : «Votre critique commence par m'attaquer avec une virulence fort ridicule parce que les principaux personnages de mon livre sont des" fantoches ".

( ..

.

)Je crois que les fantoches sont extrêmement intéressants du point de vue artistique aussi bien que du point de vue psychologique .

Ils me semblent être certainement beaucoup plus intéressants que les cuistres, etje suis d'avis 1 Archives Snark, Co ll.

part./ Edimedia 2, 3, 4, 5 gra v.

de R eyno ld Arnould.

Stock, 1946 / B.N.

WILDE 02. »

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