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Le Rouge et le Noir

Publié le 05/04/2013

Extrait du document

Pour l'intrigue du roman, Stendhal s'inspire directement d'un fait divers dont le procès eut lieu en 1827 dans l'Isère (son pays d'origine) et fut commenté dans la Gazette des tribunaux. On a souvent interprété le titre Le Rouge et le Noir comme le symbole des deux voies possibles pour un tempérament tel que celui de Julien Sorel : l'armée où il aurait pu réaliser ses espérances, et le clergé, seul endroit où la modestie de son origine lui permettait de jouer un rôle.

« EXTRAITS Julien vient de conquérir le cœur de Mme de Rênal Mais , dans les moments les plus doux, victime d'un orgueil bizarre, il prétendit encore jouer le rôle d'un homme accoutu­ mé à subjuguer des femmes ; il fit des efforts d'attention incroyables pour gâter ce qu'il avait d'aimable .

Au lieu d'être attentif aux transports qu'il faisait naître, et aux remords qui en relevaient la vivaci­ té, l'idée du devoir ne cessa jamais d'être présente à ses yeux .

Il craignait un remords affreux et un ridicule éternel, s'il s'écartait du modèle idéal qu'il se propo­ sait de suivre.

Au séminaire , Julien se heurte à l'in­ compréhension A la vérité, les actions importantes de sa vie étaient savamment conduites ; mais il ne soignait pas les détails, et les habiles au séminaire ne regardent qu'aux détails.

Aussi, passait-il déjà parmi ses camarades ....--------~ --- pour un esprit fort.

Il Julien Sorel arrive chez Mme de Rênal.

avait été trahi par une foule de petites actions .

A leurs yeux, il était convaincu de ce vice énorme, il pensait, il jugeait par lui-même, au lieu de suivre aveu­ glément /'autorité et l'exemple .

L'abbé Pirard ne lui avait été d'aucun secours.

Du moment que Julien se fut aperçu de sa folie, il ne s'ennuya plus .

Il voulut con­ naître toute l'étendue du mal, et, à cet effet, sortit un peu de ce silence hautain et obsti- né avec lequel il repoussait ses camarades.

Ce fut alors qu'on se vengea de lui.

Ses avances farent accueillies par un mépris qui alla jusqu'à la dérision.

L'abbé Pirard fait à Julien ses der­ nières recommandations avant qu'il n 'entre chez le marquis de La Mole -A la bonne heure ; mais remarquez qu'il n'y a de fortune, pour un homme de notre robe, que par les grands seigneurs .

Avec ce je ne sais quoi d'indéfinissable , du moins pour moi , qu 'il y a dan s votre caractère , si vous ne faites pas fortune vous serez persécuté ; il n'y a pas de moyen terme pour vous.

Ne vous abusez pas.

Les hommes voient qu'ils ne vous font pas plaisir en vous adressant la pa­ role ; dans un pays social comme celui-ci, vous êtes voué au malheur, si vous n' arri­ vez pas aux respects.

L'arri vée de Julien au tribunal est remarqué Quand tous les yeux qui cherchaient Julien s'aperçurent de sa présence, en le voyant occuper la place un peu élevée réservée à l'accusé , il fut accueilli par un murmure d'étonnement et de tendre inté­ rêt.

On eût dit ce jour-là qu'il n'avait pas vingt ans : il était mis fort simplement, mais avec une grâce parfaite ( ..

.

).

La pâleur de Julien était extrême.

Éditions Garnier, 1960 Julien Sore l ne cesse de s'accuser.

NOTES DE L'ÉDITEUR « Ce ux qui se soucient au contraire de la vraisemblance des actions humaines, du res­ sort des grandes passions, de la logique des caractères et du merveilleux spectacle d'une volonté qui sait triompher de difficultés en appare nce invincibles, par le seul mérite de sa force, de sa souplesse et de son applica­ tion constan te, ceux-là reconnaîtront , en S te ndh al, le maître le plus incontestable du roman moderne.

» -Henri Martineau, préfa­ ce de Le Rouge et le Noir , Garnier , 1960 « Cette condamnation, cet étouffement de l 'individualité nous font conclure que, telle que Stendhal nous la présente dans Le Rouge et le Noir, la société de la Restauration est essentiellment annihilante.

( ..

.

)L'entrée en lice du héros, joueur créatif, donne des points de comparaison et de contraste qui rendent cette condamnation de la société contemporaine encore plus convaincante.

» - John West Sooby, dans Stendhal : /' écrivain, la société, le pouvoir, Philippe Bertier, Presses universitaires de Grenoble, 1984 Photos (a.

b, c) co llection V io llet « Il y a dans Le Rouge une étude d'âmes, un roman psychologique ; ( ..

.

) ; il y a aussi un roman de mœurs, une étude sociale et poli­ tique qui est un élément d'intérêt de tout pre­ mier ordre.

» -Pierre Jourda, introduction de Le Rouge et le Noir, Fernand Roches, 1929 STENDHAL 02. »

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